Le HDP a posté un message sur les réseaux sociaux, disant qu’il était prêt pour les élections. Le parti est cependant menacé de fermeture
Image publiée sur les réseaux sociaux par le HDP suite à l'officialisation de la date des élections législatives et présidentielles en Turquie

Après la confirmation de la tenue des élections le 14 mai, le HDP a posté une publication sur les réseaux sociaux, disant qu’il était prêt. Le parti est cependant menacé de fermeture.

« Nous sommes prêts. » Ainsi commence le message posté sur les réseaux sociaux par le Parti démocratique des Peuples (HDP), en réponse à l’officialisation par le président turc Recep Tayyip Erdogan de la date du 14 mai pour la tenue des élections législatives et présidentielles.

« Nous sommes prêts pour les élections du 14 mai. Ceux qui détruisent le pays et aggravent l’injustice doivent se préparer à la plus grande défaite de l’histoire ! Nous sommes prêts, nous changerons ce régime qui a effondré le pays. Personne ne peut empêcher ce changement. Nous sommes prêts à établir une nouvelle vie, à faire prévaloir la démocratie, la paix, le travail et la liberté, à créer un changement historique », a déclaré vendredi le HDP dans un message posté sur les réseaux sociaux avec le hashtag en turc #BizHaziriz (Nous sommes prêts), peu après l’officialisation de la date des élections par un décret présidentiel.

Menace de fermeture

La troisième plus grande force politique du pays est cependant sous le coup d’une procédure d’interdiction lancée il y a deux ans. Bien que le HDP ait demandé un délai supplémentaire pour présenter sa défense, la Cour constitutionnelle a fixé l’audience au 11 avril prochain. Après avoir entendu les coprésidents du parti, la cour doit délibérer sur la base des conclusions d’un rapporteur. 

Pour que le HDP soit interdit, il faut qu’au moins 10 juges sur les 15 qui composent la juridiction suprême se prononcent en ce sens. Outre l’interdiction du HDP, la cour devra se prononcer sur une demande d’interdiction d’activités politiques pour une durée de cinq ans visant 451 membres du parti, dont ses coprésidents, ses députés et ses membres dirigeants.

Violation de la Convention européenne des droits de l’homme

Le HDP accuse Erdogan d’avoir fait en sorte que la phase finale de la procédure coïncide avec la période pré-électorale. 

L’interdiction du HDP constituerait une nouvelle violation de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), ont mis en garde les dirigeants du parti. Pas moins de sept partis issus de la tradition politique dans laquelle s’inscrit le HDP ont été fermés au cours des dernières décennies, ce qui a valu à la Turquie des condamnations systématiques de la cour européenne de droits de l’homme. L’interdiction du HDP conduirait à priver des millions de personnes de leurs droits électoraux. Aux dernières élections législatives de novembre 2018, le HDP avait obtenu 11% des voix.

Pour « contrer les calculs électoraux d’Erdogan », la représentation européenne du HDP a appelé à une journée internationale de solidarité le 13 mars.