Le 23 octobre 2024 le leader kurde Abdullah Öcalan a rencontré son neveu Ömer Öcalan pour la première fois en 43 mois dans la prison de haute sécurité d’Imrali, en Turquie. Cette rencontre marque un événement rare, après une longue période d'isolement total pour le dirigeant kurde, emprisonné depuis le 15 février 1999.
Abdullah Öcalan, leader kurde emprisonné sur l'ale-prison d'Imrali, en Turquie.

Le 23 octobre 2024 le leader kurde Abdullah Öcalan a rencontré son neveu Ömer Öcalan pour la première fois en 43 mois dans la prison de haute sécurité d’Imrali, en Turquie. Cette rencontre marque un événement rare, après une longue période d’isolement total pour le dirigeant kurde, emprisonné depuis le 15 février 1999.

La dernière visite familiale en face à face d’Abdullah Öcalan remontait à mars 2020. Depuis, la famille du leader kurde n’avait pas été autorisée à le voir, renforçant son isolement, souvent dénoncé par les défenseurs des droits de l’homme comme une violation des normes internationales. C’est dans ce contexte que Ömer Öcalan, député du Parti pour l’Égalité et la Démocratie des Peuples (DEM Parti) à Riha (Urfa), a pu enfin rendre visite à son oncle, dans le cadre du droit légal de visite familiale.

Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, Ömer Öcalan a partagé son soulagement d’avoir pu rencontrer Abdullah Öcalan après tant d’années. « Nous, en tant que famille, avons pu rendre visite à M. Abdullah Öcalan après plusieurs années. Nous demandons que ce droit de visite familiale, qui est un droit légal, soit maintenu quelles que soient les circonstances », a-t-il affirmé.

Un message politique pour sortir de l’impasse

Au-delà de la dimension personnelle, cette rencontre a également eu une forte portée politique. Lors de leur entretien, Abdullah Öcalan a abordé la situation politique actuelle et a transmis un message destiné à l’opinion publique. Il a exprimé sa capacité à jouer un rôle crucial pour faire avancer les discussions sur la question kurde, sous réserve que des conditions adéquates soient réunies.

« L’isolement se poursuit, mais si les conditions sont réunies, j’ai la capacité théorique et pratique de faire passer ce processus du terrain de la violence et du conflit vers une voie juridique et politique », a déclaré Abdullah Öcalan, selon les propos rapportés par son neveu.

Ce message résonne comme un appel à relancer les discussions autour d’une solution politique au conflit kurde, qui dure depuis des décennies et qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Abdullah Öcalan, longtemps perçu comme une figure clé dans la recherche d’une solution, avait été au centre d’un processus de paix entre 2013 et 2015, avant que les négociations ne s’effondrent.

Un symbole de résistance

Depuis son arrestation en 1999, Abdullah Öcalan est devenu une figure emblématique pour de nombreux Kurdes. Emprisonné dans des conditions très strictes sur l’île d’Imrali, au large d’Istanbul, il continue de jouer un rôle central dans les dynamiques politiques kurdes, en particulier à travers ses écrits et ses analyses politiques.

Son isolement prolongé a été maintes fois critiqué par des organisations internationales de défense des droits humains.