Pour redonner espoir aux prisonniers politique, le CDKF organise Samedi 19 octobre à Montreuil un grand concert de solidarité.

Pour redonner espoir aux prisonniers politiques, pour percer les murs du silence et de l’isolement et envoyer un message fort de soutien aux prisonniers politiques en Turquie, le Conseil démocratique kurde en France (CDKF) organise Samedi 19 octobre à Montreuil un grand concert de solidarité. La Turquie compte actuellement des dizaines de milliers de prisonniers politiques, dont une majorité d’opposants kurdes. Ce chiffre vient grossir la gigantesque population carcérale des prisons turques. Avec 350 000 personnes derrière les barreaux, la Turquie a le taux d’incarcération le plus élevé des 47 pays membres du Conseil de l’Europe.

« L’abus de la législation anti-terroriste par une justice aux ordres du pouvoir islamo-nationaliste turc permet de prendre en otage toute l’opposition du pays: élus, militants politiques et associatifs, défenseurs des droits humains, journalistes, écrivains, universitaires, artistes, avocats,… Toutes les prises sont bonnes pour que la frénésie autoritaire et fasciste du régime d’Erdogan ne rencontre aucune entrave. Les prisonniers malades ne reçoivent pas de traitement adéquat. Même lorsqu’ils sont au dernier stade de leur maladie, l’institution turque de médecine légale (ATK) refuse de les libérer, prétextant des raisons de « sécurité ». De nombreux prisonniers malades sont morts en détention ces dernières années, faute de traitement médical. Chaque année, des centaines de prisonniers politiques sont privés de leur droit à la libération conditionnelle parce qu’ils refusent de se repentir. »

Les organisations de défense des droits humains dénoncent sans cesse la pratique systématique de la torture et des mauvais traitements dans les prisons turques, particulièrement à l’encontre des prisonniers d’opinion. L’isolement est une forme aboutie de la torture érigée en système qui pousse le détenu à s’autodétruire. Il faut lire la lettre puissante et profondément émouvante de Zeki Bayhan, détenu politique, incarcéré depuis 27 ans, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décrit l’impact psychologique et émotionnel profond que l’isolement cellulaire produit sur tout individu condamné à de lourdes peines, sans aucune perspective de révision. L’exemple le plus révoltant est le régime spécialement conçu pour le leader kurde Abdullah Öcalan, détenu sur l’île-prison d’Imrali en isolement depuis plus de 25 ans.

Abdullah Öcalan

« Le 25 mars 2021 est la date du dernier contact avec M. Öcalan. Depuis, le leader kurde et ses trois codétenus n’ont donné aucun signe de vie. Cette détention incommunicado, forme de torture grave et continue, suscite de profondes inquiétudes quant à la sécurité et l’état de santé des prisonniers d’Imrali. Le traitement réservé par la Turquie à celui que des millions de personnes considèrent comme leur représentant légitime ferme la porte à toute possibilité de résolution politique de la question kurde, au profit d’une guerre génocidaire qui bénéficie du silence complice des puissances internationales’. »

Soutenir la résistance 

« Les prisonnier·ère·s politiques sont des sujets politiques qui luttent en prison ou en isolement », écrit encore Zeki Bayhan qui lance un appel pour soutenir cette lutte. Comment les aider ?

« Si chacun des avocats patriotes, révolutionnaires et démocrates prenait la procuration d’un de ces amis et même s’ils les rencontraient pour une heure de conversation tous les trois mois, ce serait une bouffée d’air frais pour ces amis. Si chacune des personnes bienveillantes devenait le correspondant … De telles actions sont-elles si difficiles ? C’est à vous de voir. Nous devrions prendre l’isolement dans son endroit le plus sombre et commencer la lutte à partir de là. N’oublions pas cet endroit ! L’isolement peut être froid, mais l’esprit de résistance est chaud. Avec la chaleur de celles et ceux qui résistent. » 

Le concert de samedi à Montreuil est une réponse. Venez nombreux en solidarité avec Abdullah Öcalan et tous les prisonnier·ère·s politiques.

André Métayer