Deuxième jour de manifestation « Liberté pour Öcalan » devant le Conseil de l’Europe

Le sit-in exigeant la liberté physique et la reconnaissance du « droit à l'espoir » pour Abdullah Öcalan se poursuit pour la deuxième journée devant le bâtiment du Conseil de l'Europe à Strasbourg.

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Le 18 mars 2014, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a statué que la condamnation d’Abdullah Öcalan à la réclusion à perpétuité aggravée sans possibilité de libération conditionnelle violait la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), un principe appelé « droit à l’espoir ». La Cour a appelé la Turquie à modifier sa législation en conséquence. Dans des décisions ultérieures, la CEDH a rendu des jugements similaires dans les affaires des prisonniers Hayati Kaytan, Emin Gurban et Civan Boltan. Cependant, malgré les 11 années qui se sont écoulées, la Turquie n’a pris aucune mesure pour se conformer à cette décision. Le 9 août 2022, le cabinet d’avocats Asrin, l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), l’Association des droits de l’homme (IHD), la Fondation des droits de l’homme de Turquie (TİHV) et la Fondation pour la société et les études juridiques (TOHAV) ont présenté une requête conjointe au Comité des ministres du Conseil de l’Europe pour demander la mise en œuvre de la décision de la CEDH. Dans sa réponse au Comité, le gouvernement turc a affirmé que « les détenus condamnés à la réclusion à perpétuité aggravée peuvent bénéficier d’une libération conditionnelle ; toutefois, certains crimes sont exceptionnellement exclus de cette possibilité ». Lors de sa session tenue du 17 au 19 septembre 2024, le Comité des ministres a réinscrit les arrêts de violation de la CEDH à son ordre du jour pour la première fois en trois ans et a exhorté le gouvernement turc à prendre les mesures nécessaires sans plus tarder. Le Comité a également averti que si aucun progrès n’était réalisé, il préparerait une résolution provisoire lors de sa session de septembre 2025.

Le 15 septembre, le Comité des ministres a entamé une session visant à contrôler la mise en œuvre des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme. Les procédures en cours pour l’introduction du « droit à l’espoir » en Turquie seront également discutées lors de cette réunion. Le Comité évaluera également si la Turquie a rempli ses obligations concernant le « droit à l’espoir » pour Abdullah Öcalan, Emin Gurban, Civan Boltan et Hayati Kaytan.

Coïncidant avec le premier jour de la session du Comité des ministres, les Kurdes et leurs amis ont lancé hier une veillée devant le bâtiment du Conseil de l’Europe à Strasbourg, exigeant la libération d’Abdullah Öcalan et la mise en œuvre du « droit à l’espoir » dans son cas.

Le sit-in se poursuit pour la deuxième journée consécutive. La manifestation d’aujourd’hui comprenait une série d’activités marquant le troisième anniversaire du meurtre de la Kurde Jina Mahsa Amini par la « police des mœurs » du régime iranien et le soulèvement « Jin jiyan Azadî » [Femme, Vie, Liberté]. Les femmes ont organisé une représentation théâtrale silencieuse pour protester contre le meurtre de Jina Amini. Cette représentation a été suivie d’une minute de silence à la mémoire de Jina Amini et de celles qui sont tombées en martyres dans la lutte pour la liberté des femmes.

Le Mouvement des femmes kurdes en Europe (TJK-E) a lu un communiqué de presse dans lequel elles déclaraient : « Nous manifestons ici depuis hier. Notre manifestation a un thème différent chaque jour. Nous sommes ici pour la liberté de notre leader. En même temps, la présence du Mouvement des femmes kurdes ici est encore plus significative et importante. Nous serons ici pendant une semaine pour faire entendre nos revendications. »

S’exprimant au nom du TJK-E, Kezban Doğan a déclaré : « À l’occasion du troisième anniversaire du meurtre de Jina Amini, nous rendons hommage à sa mémoire, ainsi qu’à celle d’Emine Erciyes, pionnière de la lutte des femmes, et de toutes les femmes qui ont perdu la vie dans la lutte pour la liberté. Le leader Öcalan a déclaré : « L’espoir est plus grand que toutes les réalisations. » Nous, les femmes, le savons mieux que quiconque. Depuis 5 000 ans, le système patriarcal, la religion et les idéologies ont fait de la vie une prison pour nous, les femmes. Même le simple fait de vivre est devenu un problème pour nous. Cependant, le leader Öcalan est devenu l’espoir des femmes en déclarant : « La société ne peut être libre sans que les femmes soient libres. » Cette phrase a été le moteur et l’inspiration de la lutte pour nous, les femmes kurdes, et s’est répandue à travers le monde grâce à de grands sacrifices. « Jin Jiyan Azadî » n’est pas seulement un slogan, c’est une position née du travail, du sacrifice et de la reconstruction de la femme. Jina Amini a été assassinée par le régime fasciste iranien simplement parce que quelques mèches de ses cheveux étaient visibles. Ce meurtre a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Jin Jiyan Azadî » s’est répandu de l’Iran au monde entier. Il est devenu l’espoir des femmes. Depuis deux jours, nous sommes ici, devant le Conseil de l’Europe, pour réclamer le « droit à l’espoir » et la liberté pour le leader Öcalan. Le « droit à l’espoir » existe dans toutes les lois des dirigeants, mais ce droit n’est pas accordé au leader Öcalan. Pour nous, les femmes, le leader Öcalan est l’espoir des femmes, des peuples et des religions. Vous ne pouvez pas nous enlever cet espoir. Tant que le droit à l’espoir ne sera pas mis en œuvre, nous, les femmes kurdes, continuerons à lutter pour la liberté. »

À la suite de cette déclaration, la foule a scandé le slogan « Jin Jiyan Azadi ».

Dans le cadre des activités en cours devant le Conseil de l’Europe pour réclamer la liberté physique et le « droit à l’espoir » pour Öcalan, Ayşe Acar Başaran a donné un séminaire.

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