Les FDS ont accepté un cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Manbij. L'accord a été conclu pour assurer la sécurité de la population civile
Écusson des FDS

Les FDS ont accepté un cessez-le-feu négocié par les États-Unis à Manbij. L’accord a été conclu pour assurer la sécurité de la population civile.

« Les combattants du Conseil militaire de Manbij se retireront de la zone dès que possible », a déclaré mercredi matin le commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), le général Mazlum Abdi. L’accord a été conclu pour assurer la sécurité de la population civile, a-t-il ajouté, tout en précisant que l’objectif des FDS était un cessez-le-feu dans toute la Syrie et le lancement d’un processus politique pour déterminer l’avenir du pays.

Le cessez-le-feu à Manbij a été précédé de deux semaines de combats, qui se sont déroulés parallèlement à l’avancée de l’alliance djihadiste dirigée par la milice Hayat Tahrir al-Cham (HTS) vers Damas. Le Conseil militaire de Manbij et d’autres groupes membres des FDS ont opposé une résistance farouche aux attaques de l’Armée nationale syrienne (ANS), un regroupement de factions djihadistes contrôlées par Ankara. Les FDS ont indiqué avoir infligé de lourdes pertes aux envahisseurs.

Parallèlement aux attaques sur Manbij, l’armée turque a augmenté ces derniers jours les frappes aériennes et les tirs d’artillerie sur Kobanê. La résistance des FDS se concentre aujourd’hui au niveau du pont de Qereqozax (Qarah Qawzaq), un point stratégiquement important situé sur l’Euphrate, entre Manbij et Kobanê. Le barrage de Tishrin, situé plus au sud, est toujours hors service à la suite d’attaques ciblées de l’armée turque et de ses proxys de l’ANS. De vastes zones de la région autonome du nord et de l’est de la Syrie sont actuellement privées d’électricité.  

Dans le même temps, l’on apprend que les djihadistes de l’ANS se sont livrés à de nombreuses exactions dans la ville de Manbij. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé à Londres, fait état de « dizaines d’exécutions » de combattants blessés du conseil militaire, dans un hôpital du nord de la ville. 

L’on apprend également que les habitants kurdes de Manbij sont victimes de pillages. Un certain nombre de maisons appartenant à des Kurdes ont été incendiées, rapportent des sources locales. En outre, les mercenaires se sont livrés à des actions punitives à l’encontre de personnes accusées d’avoir « collaboré » avec l’administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES). Ainsi, trois militantes de l’association des femmes arabes Zenobiya ont été tuées mardi par les djihadistes. Kongra Star, le mouvement des femmes du nord-est de la Syrie, a annoncé de son côté que plusieurs femmes membres des Asayish (forces de sécurité intérieure) avaient été enlevées à Manbij. En témoignent des vidéos mises en ligne par les mercenaires de l’ANS eux-mêmes, qui présentent les victimes comme un butin de guerre.