Le député HDP Ömer Faruk Gergerlioglu a été libéré de prison après un arrêt de la Cour constitutionnelle turque jugeant que ses droits avaient été violés.
Ömer Faruk Gergerlioglu.

Le député HDP Ömer Faruk Gergerlioglu a été libéré de prison après un arrêt de la Cour constitutionnelle turque jugeant que ses droits avaient été violés.

Ömer Faruk Gergerlioglu, député du Parti démocratique des Peuples (HDP), a été libéré dans la soirée de mardi, de la prison de Sincan où il était détenu depuis trois mois. À sa sortie de prison, il a été accueilli par les membres de sa famille ainsi que par des députés du HDP.

Après que la Cour de cassation ait confirmé sa condamnation à 2 ans et 6 mois de prison pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », le député Ömer Faruk Gergerlioglu, qui avait préalablement été déchu de son mandat parlementaire, avait été arrêté et placé en détention le 2 avril.

Fin mars, le député destitué avait saisi la Cour constitutionnelle turque, arguant que la révocation de son mandat constituait une violation de plusieurs droits garantis par la constitution. Dans un arrêt en date du 1er juillet, la plus haute juridiction turque avait donné droit à M. Gergerlioglu, estimant que ses droits d’être élu et d’exercer des activités politiques avaient été violés.

Le soir-même de sa libération, le député a participé à une conférence de presse organisée par le HDP au siège du parti, à Ankara, tandis que le bâtiment était encerclé par la police.

« Pour nous, la vie signifie la résistance »

Il a commencé sa prise de parole par cette question : « Où en étions-nous ? ». Et de poursuivre : « Nous avons toujours dit que, pour nous, la vie signifie la résistance et que la résistance est la vie. Nous avons dit vive la fraternité des peuples. Ces mots signifient beaucoup. J’ai quitté le Parlement avec ces mots et j’y retournerai avec les mêmes mots. Nous sommes forts parce que nous avons raison. Ils ont dit que nous étions très faibles à ce moment-là. Ils ont dit que nous étions finis et nous ont envoyés en prison. Mais j’avais confiance en deux choses : nous avions raison et la conscience publique était de notre côté. Nous avons gagné avec la résistance. Lorsque j’ai été battu et traîné hors de ma maison, ma dernière parole a été : « Cette histoire ne s’arrêtera pas là ». Nous ne ferons pas un seul pas en arrière ; nous résisterons jusqu’au bout parce que nous avons raison. Cette victoire, je la dois avant tout au peuple. Oui, j’ai résisté, mais le peuple s’est aussi battu avec moi. »

« Mon destin, a-t-il ajouté, est celui de millions de personnes. Il y a 5 ans, j’ai été licencié de mon poste de médecin parce que je voulais la paix. J’ai été confronté à un jugement inique qui a été confirmé par la cour de cassation. À qui devons-nous faire confiance en Turquie ? D’innombrables personnes ont vécu la même chose au cours des cinq dernières années. »

Gerlioglu a évoqué également le meurtre de la militante du HDP Deniz Poyraz, tuée par un fasciste turc à Izmir : « C’est surtout au peuple que j’ai pensé en prison. Il ne mérite pas ce lui arrive. Nous avons connu une grande tristesse en prison. Notre amie Deniz Poyraz a été assassinée. Nous étions plein de colère et de tristesse, mais nous étions, malgré tout, déterminés à gagner. »

Et de conclure : « Cette victoire est celle du peuple. Ma libération signifie que nos autres amis seront également libérés. Cela signifie que la procédure engagée pour la fermeture de notre parti va échouer. »