Le CDK-F a lancé jeudi un cri d’alerte suite à l’envoi en centre de rétention du militant kurde Serhat Gültekin qui risque une expulsion imminente vers la Turquie.
Dans un post publié sur le réseau social X jeudi soir, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) met en garde contre le risque imminent d’expulsion d’un militant kurde, trois jours après qu’un autre militant kurde, Mehmet Kopal, ait été livré à la Turquie par les autorités françaises.
Faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), Serhat Gültekin était assigné depuis plusieurs mois dans le Val de Marne. Malgré les nombreux recours déposés par ses avocats, la préfecture du 94 s’est employée à renouveler systématiquement l’assignation à résidence. Or, le jeune homme de 28 ans fait état, preuves à l’appui, de risques de persécutions en Turquie du fait de son engagement en faveur de la cause kurde. De fait, il a été condamné par contumace à plusieurs années de prison en Turquie.
L’acharnement administratif des autorités françaises à l’encontre de Gültekin a franchi un palier supérieur avec son envoi jeudi matin dans un centre de rétention. Selon ses avocats, le jeune homme, qui souffre du syndrome de Marfan, une affection qui peut avoir des conséquences graves en l’absence de soins constants, a dû être emmené à l’hôpital au cours de la nuit en raison de douleurs.
Soulignant que le militant kurde encourt “la torture et des années de prison”, le CDK-F accuse la France de vouloir “faire une nouvelle victime” en livrant Gültekin à la Turquie. En l’espace de moins de deux semaines, deux jeunes hommes kurdes ont été expulsés en Turquie. Arrêté dès son arrivée à Istanbul, le second, Mehmet Kopal, a été exhibé sur les réseaux sociaux turcs, menotté à côté d’un drapeau turc.
“Pendant ce temps, ajoute le CDK-F, un agent des services secrets turcs condamné pour une tentative d’attentat contre des responsables kurdes vit en toute liberté sur le territoire français.” L’agent en question est Zekeriya Çelikbilek, un ressortissant turc condamné en Belgique à 5 ans de prison pour tentative d’assassinat contre des dirigeants kurdes. Il serait de plus impliqué dans l’assassinat des trois militantes kurdes à Paris le 9 janvier 2013.