Rémy Pagani, ancien maire de Genève et membre de la Délégation internationale pour la paix réunie à Erbil les 13 et 14 juin, a dénoncé l’expansionnisme turc et appelé la Turquie à se retirer du Sud-Kurdistan (nord de l’Irak).
L’ancien maire de Genève Rémi Pagani a participé, dimanche et lundi, à une délégation internationale pour la paix dans la capitale du Sud-Kurdistan, Erbil (Hewlêr). Constituée à l’appel du Congrès national du Kurdistan (KNK), l’objectif de la délégation était d’observer la situation liée aux opérations militaires menées par la Turquie dans la région, et d’appeler les différents acteurs au dialogue.
Cependant, des dizaines de membres de la délégation ont été refoulés à leur arrivée à l’aéroport Erbil, ou empêchés d’embarquer sur le vol à destination de cette ville, à l’initiative du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG) dirigé par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Les membres de la délégation qui ont réussi à entrer dans Erbil ont par ailleurs été confrontés à de sérieuses entraves de la part des autorités locales, visant à les empêcher de réaliser leur programme.
Dans un entretien avec l’agence de presse kurde Firat News (ANF), Rémi Pagani, ancien maire de Genève, a dit être venu à Erbil pour lever « la chape de plomb » sur l’invasion d’Erdogan au Sud-Kurdistan, dénonçant une expansion « injustifiable du point de vue du droit international ».
« Je suis venu ici pour m’informer, a-t-il ajouté, et pour dire aux Kurdes de se mettre autour d’une table pour discuter », faisant référence au conflit qui oppose le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le PDK du clan Barzani, ce dernier appuyant les opérations militaires turques dans la région.
ERDOGAN DOIT SE RETIRER
« Je suis contre la loi du plus fort, et pour le droit. Le droit impose à Erdogan de respecter les frontières décidées par la communauté internationale. Il doit se replier (…) sur les frontières de la Turquie », a poursuivi le politicien suisse.
Se disant étonné que l’OTAN et les pays européens « tolèrent cette situation », M. Pagani a déclaré qu’il incombait à la communauté internationale de demander à la Turquie de respecter les frontières.