Au cours de la première semaine de l'opération de sécurité dans le camp d’Al-Hol, 121 personnes liées à l'EI ont été arrêtées
Une membre des Asayîsh dans le camp d'Al-Hol, dans le cadre de l'opération de sécurité lancée le 25 août

Au cours de la première semaine de l’opération de sécurité dans le camp d’accueil et d’internement d’Al-Hol, au nord-est de la Syrie, 121 personnes soupçonnées de terrorisme et liées à l’EI ont été arrêtées. Parmi elles, quinze femmes qui seraient des membres importants de l’organisation terroriste.

Au cours de la première semaine de l’opération de sécurité dans le centre de détention et d’internement d’Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, 121 personnes soupçonnées de terrorisme et liées à la milice djihadiste État islamique (EI) ont été arrêtées. Parmi elles figurent quinze femmes qui seraient des membres importants de l’organisation terroriste. C’est ce qu’a déclaré Ali Al-Hassan, porte-parole du Commandement général de la sécurité intérieure du nord et de l’est de la Syrie (Asayîsh), jeudi soir, dans le cadre d’une conférence de presse organisée à Hassaké pour présenter le bilan hebdomadaire de l’opération. Al-Hassan était entouré d’autres responsables militaires de la région, notamment de Farhad Shamî, porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), et de Rûken Kobanê et Viyan Erdal, commandantes des Forces de protection féminines du Rojava (YPJ).

Selon le porte-parole des Asayîsh, les perquisitions menées jusqu’à présent dans le camp ont porté sur près de 50% du site, qui est divisé en neuf zones. Le nombre de tunnels découverts à ce jour s’élève à 16. En outre, 119 tentes utilisées par le groupe terroriste pour l’endoctrinement idéologique de mineurs ainsi que leur recrutement dans l’organisation des « Jeunes Lions du Califat » et comme tribunaux de la charia ont été démantelées jusqu’à présent. Des tortures et des meurtres y auraient également été commis, a indiqué Al-Hassan, ajoutant que les victimes étaient des personnes accusées de ne pas vivre selon les critères de l’EI. Il a fait état par ailleurs de la saisie de divers objets utilisés pour creuser des tunnels, ainsi que de nombreux téléphones mobiles, ordinateurs portables et supports de stockage numériques. « Les unités antiterroristes de l’Asayîsh ont également saisi des armes, dont un fusil M16 portant des inscriptions en turc – fusil de service des unités de commandement des forces armées turques -, des munitions assorties, divers outils de torture et des mobylettes », a déclaré le responsable militaire.

« Le bilan chiffré de l’opération reflète l’intervention conséquente promise par notre autorité de sécurité contre l’EI et ses structures dans le centre d’accueil et de détention d’Al-Hol. Il met également en évidence le danger que représente toujours cette organisation terroriste qui poursuit sa réorganisation, commet des attentats à l’intérieur et à l’extérieur du camp, via des cellules clandestines, et menace la paix locale, régionale et universelle. Les efforts de l’EI pour se renforcer en Syrie et en Irak et pour restructurer ses rangs par une attaque à grande échelle contre Al-Hol sont évidents », a poursuivi Al-Hassan.

Al-Hol est depuis longtemps considéré comme un foyer de l’EI. Près de 55.000 personnes de différents pays vivent actuellement dans le camp situé à environ 45 kilomètres à l’est de Hassaké. Une grande partie des résidents sont des mineurs auxquels on enseigne la doctrine de l’EI. Il en résulte un risque d’émergence d’une nouvelle génération de djihadistes. Cette situation est liée en grande partie à la mauvaise volonté des États occidentaux qui n’apportent pas de soutien à l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) pour la gestion du camp et, de plus, refusent pour la plupart de rapatrier leurs ressortissants détenus ou internés dans la région. Et sans parler des attaques permanentes de la Turquie contre le nord de la Syrie qui ne font que renforcer l’EI. Selon les sources sécuritaires locales, les services secrets turcs (MIT) soutiennent les femmes djihadistes à Al-Hol et ont aidé certaines d’entre elles à s’enfuir par le passé. En outre, la plupart des mercenaires impliqués dans l’assaut de la prison de Sina à Hassaké au début de l’année, s’étaient infiltrés depuis les zones d’occupation turque du nord de la Syrie.

« Par ailleurs, a déclaré Al-Hassan, nous avons des informations selon lesquelles la plupart des personnes arrêtées jusqu’à présent dans le cadre de l’opération de sécurité au camp Al-Hol sont en communication directe avec des cellules terroristes à l’intérieur et à l’extérieur du camp, principalement dans la zone d’occupation [turque] et dans le désert syrien, et sont coordonnées par elles. »

En conclusion, le responsable militaire a souligné la détermination des Asayîsh à poursuivre l’opération à Al-Hol, et appelé les organisations humanitaires locales et internationales à soutenir l’administration autonome pour l’approvisionnement du camp en aide humanitaire, médicale et logistique.