Les responsables des affaires étrangères du HDP ont publié une déclaration sur l’attaque survenue jeudi contre le siège du parti à Ankara
Devant le siège du HDP à Ankara, un policier turc profère des menaces de mort contre la députée kurde Ayse Acar Basaran en lui disant: "Je vais te clouer au mur"

Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, co-portes-paroles du HDP pour les affaires étrangères, ont publié une déclaration sur l’attaque survenue jeudi contre le siège du parti à Ankara.

Le Parti démocratique des Peuples (HDP) fait l’objet d’une répression sévère de la part du gouvernement islamo-nationaliste turc depuis les élections générales du 7 juin 2015.

Des milliers de membres du parti, dont des maires, des députés et des cadres dirigeants, croupissent aujourd’hui dans les geôles turques. Par ailleurs, le HDP a été victime ces dernières années de plusieurs attaques physiques encouragées par la politique de criminalisation menée par le gouvernement à l’encontre du deuxième parti d’opposition.

Une de ces attaques a causé la mort d’une jeune femme, Deniz Poyraz, tuée par un nationaliste turc dans les locaux du HDP à İzmir, le 17 juin 2021.

Feleknas Uca et Hişyar Özsoy, co-portes-paroles du HDP pour les affaires étrangères, ont publié un communiqué suite à un incident survenu hier, jeudi, devant le siège du parti à Ankara.

« Le matin du 5 mai 2022, trois personnes, qui prétendaient que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) avait enlevé leurs enfants, ont déposé une gerbe noire devant le siège de notre parti, accusant le HDP d’être semblable au PKK. Elles reprenaient ainsi le discours du gouvernement visant à criminaliser et fermer le HDP avant les prochaines élections présidentielles.

Les trois manifestants étaient guidés et protégés par la police. Après qu’ils soient partis, la police a poursuivi ses actions provocatrices et bloqué notre siège. Lorsque les députés et les membres du HDP ont protesté contre cette provocation policière, ils ont durement été tancés par les policiers. Notre porte-parole de l’Assemblée des femmes, la députée de Batman, Mme Ayşe Acar Başaran, a voulu faire une déclaration de presse pour dénoncer cette attaque. Elle a cependant été agressée verbalement par un policier qui a proféré des menaces de mort à son encontre. « Je vais te clouer au mur », a-t-il violemment lancé à l’adresse de la députée.  En fin d’après-midi, la police a de nouveau attaqué les membres du HDP qui manifestaient. Elle a tenté de pénétrer dans le bâtiment en utilisant du gaz poivré à bout portant sur les membres du parti, dont Mme Başaran. 9 membres du HDP, dont des membres du conseil exécutif central, ont été brutalisés, arrêtés, puis relâchés quelques heures plus tard après interrogatoire. »

« Cette attaque organisée, poursuit le communiqué, s’inscrit dans une longue campagne visant à réduire au silence et à éliminer complètement le HDP. Notre parti, qui fait déjà l’objet de multiples attaques illégales, comme la procédure de dissolution et l' »affaire Kobanê« , est aujourd’hui visé par des attaques physiques. Comme dans les périodes précédant les élections de juin et novembre 2015, le gouvernement tente de survivre en exerçant une répression et une violence croissantes contre le HDP. À mesure que nous nous rapprochons des élections, il est probable que ces attaques augmentent. Bien sûr, nous ne nous inclinerons pas devant l’arbitraire et continuerons à lutter pour la démocratie, la liberté et la paix. Ne restez pas silencieux face aux attaques contre le HDP, face à une illégalité et une injustice aussi flagrantes. »