Les membres de la Délégation internationale contre l’isolement ont déclaré que le système d’isolement d’Imrali est une méthode de torture, qu’il affecte l’ensemble de la société, et ont attiré l’attention sur le fait que l’île d’Imrali est utilisée comme modèle.
La délégation internationale contre l’isolement a organisé le « Forum international contre l’isolement » à Istanbul après ses visites de trois jours à Diyarbakır, Istanbul et Ankara. Berdan Öztürk, coprésident du Congrès de la société démocratique (DTK), Cengiz Çiçek, coprésident du Congrès démocratique des peuples (HDK), Saliha Aydeniz, coprésidente du Parti des régions démocratiques (DBP), Ebru Günay, porte-parole du Parti démocratique des peuples (HDP), ainsi que des députés, des avocats du cabinet juridique Asrin et Bünyamin Şeker, coprésident de l’Association des avocats pour la liberté (ÖHD), ont assisté au forum.
« 24 ans d’isolement ne peuvent être résumés en 10 minutes ».
Emran Emekçi, l’un des avocats du bureau d’avocats Asrın, a déclaré que les 24 années d’isolement imposées à Abdullah Öcalan, ne peuvent être résumées en 10 minutes et a ajouté : « Au début du 21ème siècle, le système d’isolement d’Imrali imposé à Abdullah Öcalan, a pris une dimension internationale. Il a été construit en violation du droit international, de la constitution et des lois turques. Nous sommes sur le point de terminer la 24e année de ce système d’isolement, qui s’est progressivement aggravé au fil du temps. Après 2015, ce système s’est transformé en une absence quasi absolue de communication et une incapacité à recevoir des nouvelles pendant près de deux ans. »
L’isolement est un problème politique
Anya Tamara, de l’Organisation allemande des avocats républicains, a parlé des effets de l’isolement sur la société et a déclaré : « Il est nécessaire d’examiner comment l’isolement des acteurs politiques affecte la société. L’isolement n’est pas seulement une question juridique ; c’est aussi une question politique. »
L’isolement est une méthode de torture
Michela Arricale, de l’Union européenne des juristes démocrates, a déclaré que l’isolement est une méthode de torture et a ajouté : « Le droit de communiquer et d’obtenir des informations est empêché à Imralı. Cette situation est contraire à l’article 3 de la CEDH. Nous avons voulu avoir une image très détaillée de ces visites. Nous pensons que cette violation doit disparaitre et faire l’objet d’une enquête. Il est clair que ces pratiques ne sont pas totalement conformes aux normes internationales. Nous les dénoncerons toutes ».
Le CPT doit demander une vérification
Michela Arricale a souligné que le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a visité Imrali en septembre dernier, et a déclaré : « Nous invitons une fois de plus le CPT à prendre ses responsabilités étant donné la situation préoccupante et le manque absolu de communication à Imrali. Nous attendons de tous les défenseurs du droit et des droits de l’homme, en particulier de nos amis en Europe, qu’ils poursuivent la pression légitime sur le CPT. En outre, nous déclarons que le CPT devrait immédiatement partager ses dernières observations avec le public. »
Cedric D’Hondt, membre du Barreau de Bruxelles a déclaré : « Les pratiques de la prison d’Imrali sont utilisées comme modèle pour d’autres prisons en Turquie. Nous avons entendu parler des mauvaises conditions et des violations dans d’autres prisons : visites refusées, membres de la famille fouillés à nu. Nous avons vu que les visites d’avocats étaient refusées. Les prisonniers se voient refuser l’accès aux soins de santé. Nous avons noté tout cela et, de toute évidence, la situation doit être corrigée au plus vite ».
La liberté d’Öcalan est cruciale pour une solution pacifique
La délégation a déclaré que « la solution à tous ces problèmes réside dans la résolution démocratique et sociale de la question kurde. La liberté d’Abdullah Öcalan est inévitable pour la solution de la question kurde sur une base politique et pacifique et pour la démocratisation de la Turquie.