Selon le rapport de février de l’Association des Journalistes Dicle Fırat, 42 journalistes sont actuellement incarcérés dans les geôles turques.
Dans son rapport mensuel sur les violations des droits humains à l’égard des membres de la presse, l’association des Journalistes Dicle Firat (DFG) a mis en lumière les faits marquants survenus au cours du mois dernier. Parmi ceux-ci, les arrestations de Kibriye Evren et Selamet Turan le 9 février, suivies de celles de cinq journalistes à Izmir le 13 février et de trois autres à Van le 27 février. Le rapport indique que les journalistes arrêtés à Izmir ont été libérés sous contrôle judiciaire après quatre jours de garde à vue, précisant qu’ils sont assignés à résidence. Selon DFG, cette mesure revient à emprisonner les personnes à leur domicile, entravant ainsi l’exercice de leur profession.
Le rapport attire également l’attention sur le cas de Silêman Ehmed au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Le journaliste kurde est porté disparu depuis son arrestation par les forces du clan Barzani il y a 132 jours.
L’association, dont la présidente Dicle Müftüoğlu a été détenue pendant 10 mois avant d’être libérée le 29 février, dénonce par ailleurs une politique de prise d’otage exercée par les autorités turques contre les médias indépendants.
Bilan des violations
En février, quatre journalistes ont été agressés, onze ont vu leurs domiciles perquisitionnés et treize ont été arrêtés. Au cours du même mois, trois journalistes ont été incarcérés, neuf ont subi des mauvais traitements et cinq ont été empêchés de faire leur travail d’information.
Le rapport évoque également les actions judiciaires à l’encontre des membres de la presse : huit journalistes ont été mis en examen, dont quatre encourent 20 ans de prison. Au total, 53 journalistes sont actuellement poursuivis et 42 se trouvent derrière les barreaux. En outre, le rapport révèle l’interdiction de 11 diffusions par RTÜK, la fermeture d’un site Web et la censure de 30 articles de presse et de 51 contenus médiatiques.