Les forces de sécurité du nord et de l’est de la Syrie ont découvert les corps de trois femmes dans le camp d’Al-Hol.
Le camp d'Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, abrite quelque 56 000 personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants de djihadistes de l'EI

Les forces de sécurité du nord et de l’est de la Syrie ont découvert les corps de trois femmes dans le camp d’Al-Hol. L’une des femmes est d’origine irakienne. L’identité des deux autres femmes n’a pu être déterminée.

Les forces de sécurité ont découvert lundi soir les corps de trois femmes dans le camp d’Al-Hol situé près de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie. Le premier corps découvert était celui d’une femme de nationalité irakienne. Par la suite, ont été découverts deux autres corps de femmes dont l’identité n’est pas encore déterminée. Les corps avaient été jetés à côté de la mosquée du secteur. Les trois femmes ont été tuées par balle. Des sources citées par l’agence de presse locale Hawar News (ANHA) ont rapporté que les meurtres avaient été commis par des femmes de l’Etat islamique (EI). Neuf meurtres ont été enregistrés dans le camp depuis le début de l’année. 

Le camp d’Al- Hol, une bombe à retardement

Malgré les opérations régulièrement menées par les forces de sécurité dans le camp, des cellules de l’EI continuent de se développer parmi les épouses des djihadistes. L’EI exécute des « peines de mort » contre des dissidents. La terreur émane des djihadistes qui ont établi leurs propres structures, telles que la « police religieuse » (Hisba), et commettent des atrocités contre des personnes qui ne vivent pas selon les directives de l’organisation terroriste. En 2021, il y a eu au moins 126 meurtres dans le camp, la plupart des victimes étant des réfugiés irakiens et des transfuges de l’EI. Le camp est donc toujours considéré comme la capitale secrète de l’EI.

Situé à environ 40 kilomètres à l’est du canton de Hassaké dans la zone frontalière irako-syrienne, Al-Hol est le plus grand camp du nord de la Syrie. Il a été créé en 1991, pendant la Seconde Guerre du Golfe, par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Après avoir été fermé un certain temps, le camp a été rouvert pendant la guerre en Irak en 2003. Depuis l’effondrement du régime territorial de l’EI défait par les Forces démocratiques syriennes (FDS) en mars 2019, le camp, qui abrite principalement des femmes et des enfants de djihadistes, est considéré comme une bombe à retardement et un terrain fertile pour l’EI.

La population totale du camp est d’environ 56 000 personnes. Plus de la moitié des résidents, dont une majorité d’enfants, sont de nationalité irakienne.