Sezai Temelli, député du YSP, demande une enquête parlementaire sur les atteinte à la dignité du défunt en Turquie
À gauche, Ibrahim Uzun tenant les restes de son fils, Yilmaz Uzun, dans une boîte en plastique. À gauche, une photo de Yilmaz Uzun, combattant kurde tombé il y a trois ans.

Sezai Temelli, député du YSP, demande une enquête parlementaire sur les atteintes à la dignité du défunt en Turquie, mettant en lumière les cas de Yılmaz Uzun dont la dépouille a été remise à sa famille dans une boîte en plastique. La motion souligne le respect dû au défunt et à ses funérailles.

Sezai Temelli, député du Parti de la Gauche verte (YSP), a soumis lundi une motion à la commission parlementaire d’enquête sur les droits de l’homme, demandant une enquête sur les atteintes à la dignité du défunt et de ses funérailles en Turquie. La demande met l’accent sur le cas de Yılmaz Uzun, un combattant kurde dont la dépouille a été remise à sa famille dans une boîte en plastique le 1er septembre, trois ans après sa mort.

M. Temelli souligne par ailleurs les efforts déployés par l’armée pour perturber les funérailles de Yılmaz Uzun dans le district de Tekman, à Erzurum. Les soldats auraient fait pression sur l’imam et le maire du village pour empêcher la cérémonie, allant jusqu’à réduire au silence l’appel à la prière pendant trois jours.

Même la guerre a des limites éthiques

Ibrahim Uzun, le père de Yılmaz Uzun, a exprimé son angoisse et sa frustration quant au traitement de la dépouille de son fils. Il a déclaré : « Même la guerre a des limites éthiques. Il faut respecter les morts, mais ces gens ne respectent ni les morts ni les vivants ».

Ibrahim Uzun a expliqué plus en détail les obstacles rencontrés par la famille durant l’enterrement du jeune homme: « Nous avons été confrontés à des obstacles à chaque étape. Le village était assiégé. On ne nous a pas fourni de véhicule funéraire ; l’imam a été convoqué et forcé de quitter le village. Ils n’ont autorisé personne d’autre que la famille proche à participer à l’enterrement. » M. Uzun a promis de continuer à se battre pour que justice soit faite : « Je promets, sur les os de mon fils, que nous continuerons sur cette voie. Leur chemin est notre chemin ; leurs rêves sont nos rêves. C’est la promesse que nous leur faisons. »

Ces dernières années, la question du traitement des cadavres des combattants kurdes fait régulièrement débat en Turquie, suscitant colère et indignation. On peut citer à cet égard les cas d’Agit Ipek, de Mahsum Aslan, de Hakan Arslan et de Nadire Elma dont les dépouilles ont été remises aux familles dans des colis postaux, des sacs ou des boîtes en plastique.