L’armée turque a mené ces derniers jours des frappes sur les positions du PKK au Kurdistan irakien, au mépris du cessez-le-feu décrété par le mouvement armé kurde suite à l’appel historique du leader kurde Abdullah Öcalan.
Malgré le nouvel appel à la paix lancé le 27 février par le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan et le cessez-le-feu unilatéral décrété par le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) en réponse à cet appel, la Turquie a intensifié ses opérations militaires contre les forces kurdes dans la région du Kurdistan irakien (KRI).
Dans une déclaration du 4 mars, les Forces de défense du peuple (HPG, branche armée du PKK) ont indiqué que la Turquie continuait de bombarder les positions de la guérilla au Kurdistan irakien. La déclaration précise que les HPG restent attachés au cessez-le-feu annoncé le 1er mars, ne répondant qu’en cas de légitime défense.
Kamran Osman, responsable de l’ONG Community Peacemakers (CPT), a confirmé qu’une attaque d’hélicoptère avait été menée contre des villages proches de la ville d’Amedi, dans la chaîne de montagnes de Metina, dans la soirée du 4 mars. Aucune victime civile n’a été signalée à la suite de l’attaque qui a duré 12 minutes, mais les bombardements ont « provoqué la peur et l’anxiété des villageois », selon Osman.
Tülay Hatimoğulları, coprésidente du Parti de la démocratie et de l’égalité des peuples (DEM), a appelé Ankara à suspendre ses opérations militaires afin de permettre au PKK de tenir son congrès et de mettre en œuvre le message de paix d’Abdullah Öcalan. « Le PKK a réaffirmé son engagement envers la vision d’Öcalan, ravivant l’espoir d’une résolution pacifique. Pour maintenir cet espoir, il est essentiel qu’il puisse tenir son congrès et aller de l’avant dans un environnement exempt de conflits », a déclaré Hatimoğulları, ajoutant que « Tous les regards sont désormais tournés vers les autorités turques. Des mesures concrètes et pratiques doivent être prises pour désamorcer les tensions et ouvrir la voie au dialogue ».