Le rapporteur du Parlement européen pour la Turquie, Nacho Sánchez Amor, voit dans l'appel à la paix d'Abdullah Öcalan une chance historique de trouver une solution politique à la question kurde.
Nacho Sánchez Amor, Député européen

Le rapporteur du Parlement européen pour la Turquie, Nacho Sánchez Amor, voit dans l’appel à la paix d’Abdullah Öcalan une chance historique de trouver une solution politique à la question kurde.

Nacho Sánchez Amor, rapporteur permanent du Parlement européen pour la Turquie, a qualifié l’appel à la paix lancé par Abdullah Öcalan le 27 février d’avancée significative. Dans un entretien avec le journaliste Erem Kansoy, il a souligné que cet appel représentait une grande opportunité pour la Turquie de mettre en place un processus politique qui pourrait finalement conduire à une résolution pacifique de la question kurde.

Un long chemin avec un premier pas important

Sánchez Amor a souligné la nécessité de trouver une solution dans le cadre constitutionnel : « Les récents développements sont sans aucun doute une bonne nouvelle. C’est l’occasion pour le pays de s’ouvrir à nouveau à un processus politique qui pourrait conduire à une résolution pacifique du conflit. Il est important que ce processus s’inscrive dans le cadre constitutionnel de la Turquie. »

Tout en se félicitant du lancement de ce nouveau processus, le député européen a indiqué qu’il serait long: « Je suis conscient que d’autres aspects jouent également un rôle pour de nombreux Kurdes, notamment en ce qui concerne la population kurde en Irak et en Syrie. Mais le signal politique décisif est le suivant : parlons de la situation des Kurdes en Turquie et trouvons une solution à l’intérieur des frontières turques. C’est le message central. Un processus a maintenant commencé, et il sera long, mais le premier pas est un grand pas. »

Une démarche remarquable dans des conditions de détention difficiles

Sánchez Amor a particulièrement souligné l’importance de l’appel d’Öcalan à dissoudre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et à déposer les armes : « En Espagne, nous n’avons jamais connu une telle chose : un appel clair à l’arrêt complet de la violence et à la dissolution d’une organisation. C’est donc un grand pas en avant. Il est très important de commencer ce processus par un message clair : « plus de violence » et « dissolution du PKK » ».

Pour conclure, M. Sánchez Amor a salué l’importance de cette déclaration dans le contexte de la longue incarcération d’Öcalan sur l’île-prison turque d’Imrali : « Compte tenu de l’isolement strict dans lequel se trouve Öcalan, c’est un exploit considérable qu’il ait pu faire une telle déclaration. C’est une évolution extrêmement positive. Dans les circonstances actuelles, il n’est pas évident de développer une telle perspective pour la société. C’est pourquoi cette démarche est particulièrement louable. »