Le leader kurde Abdullah Öcalan et trois autres prisonniers politiques kurdes sont détenus au secret depuis deux ans et demi
La détention au secret du leader kurde Abdullah Öcalan depuis deux ans et demi suscite de vives inquiétudes quant à sa vie et sa sécurité

Le Cabinet juridique Asrin appelle le CPT à visiter sans délai la prison turque d’Imrali où le leader kurde Abdullah Öcalan et trois autres prisonniers politiques kurdes sont détenus au secret depuis deux ans et demi.

Depuis deux ans et demi, le leader kurde Abdullah Öcalan et ses codétenus Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım et Veysi Aktaş, détenus dans la prison insulaire d’Imrali, sont privés de toute communication avec le monde extérieur. Leurs avocats du cabinet juridique Asrin ont alerté à nouveau le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), lui demandant de prendre des mesures urgentes contre cette violation continue de la Convention européenne des droits de l’homme.

La requête adressée au CPT rappelle qu’Abdullah Öcalan, Hamili Yıldırım, Ömer Hayri Konar et Veysi Aktaş n’ont donné aucun signe de vie depuis le 25 mars 2021. Les visites des avocats et des familles sont empêchées, de même que toute autre forme de communication, précise le cabinet qui dénonce une violation grave des droits de la défense et de l’interdiction de la torture.

37 demandes de visite restées sans réponse en trois mois

25 demandes de visites d’avocats et 12 demandes de visites familiales formulées dans la période allant du 30 avril au 31 juillet 2023 sont restées sans réponse, souligne la requête qui évoque également les nombreuses sanctions disciplinaires prononcées par les autorités pénitentiaires pour justifier l’isolement. La dernière sanction a été notifiée aux avocats le 18 juillet sans mention de date.

« La pratique consistant à empêcher les visites d’avocats depuis le 27 juillet 2011 relève d’une décision entièrement politique qui n’a aucun fondement en droit », dénoncent les conseils d’Öcalan. La requête fait également état des vives « préoccupations concernant la vie, la santé et la sécurité d’Abdullah Öcalan » et note que le gouvernement turc n’a pas respecté les recommandations du CPT concernant les conditions de détention sur l’île-prison d’Imrali. Et d’appeler le comité à prendre des mesures « avant qu’il ne soit trop tard ».

Le cabinet Asrin demande ainsi au CPT de visiter d’urgence la prison d’Imrali et de rendre public le rapport établi suite à sa dernière visite en septembre 2022.