L’écrivain et éditeur kurde Azad Zal a été condamné jeudi à plus de six ans de prison à Diyarbakir, notamment pour avoir milité au sein du DTK.
L’éditeur et écrivain kurde Azad Zal a été condamné par un tribunal de Diyarbakir à six ans et trois mois de prison du chef d’appartenance à une organisation terroriste armée. Le propriétaire de la maison d’édition J&J est accusé d’être membre de Kurdî-Der (association de défense et de promotion de la langue kurde) et de l’association des écrivains kurdes. Il lui est reproché en outre de s’exprimer sur des chaînes de télévision et des stations de radio « séparatistes », d’être un délégué du Congrès pour une Société démocratique (DTK, organisation faîtière de la société civile) et d’être en possession de publications interdites.
Azad Zal n’a pas assisté à l’audience où il était représenté par son avocat, Abdullah Çağer. L’avocat a annoncé qu’il ferait appel de la condamnation de son client.
Azad Zal avait été détenu pendant plusieurs semaines dans le cadre d’une opération contre le DTK en 2020. L’association est qualifiée par la justice turque d’ « organisation terroriste armée » dans le cadre des procédures contre l’opposition kurde. La Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) avait pourtant censuré cette appréciation dans l’arrêt Selahattin Demirtas c. Turquie, rendu en décembre 2020. Le traitement du DTK par les autorités judiciaires est influencé par le discours politique du gouvernement turc qui présente l’organisation comme une « structure du PKK ».
La criminalisation du DTK va de pair avec une campagne de génocide politique menée par le régime turc contre les Kurdes, particulièrement depuis 2015. Le parquet général de Diyarbakır estime que la plateforme a été créée sur les « ordres » du fondateur emprisonné du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, dans le but de détruire « l’unité et l’intégrité de l’État turc » et donc « l’essence de la turcité ».