Protestant contre la nomination du candidat de l’AKP au poste de maire à Wan, le DEM demande à Ankara de respecter la volonté des électeurs
Les coprésidents du DEM Tulay Hatimogollari et Tuncer Bakirhan font une déclaration à la presse après la révocation du co-maire kurde de Wan Abdullah Zeydan

Protestant contre la nomination arbitraire du candidat de l’AKP au poste de maire dans la ville kurde de Wan, le Parti DEM demande au gouvernement turc de respecter la volonté des électeurs.

De nombreuses manifestations ont lieu en Turquie pour protester contre la nomination du candidat de l’AKP Abdulahat Arvas au poste de maire dans la métropole kurde de Wan (Van). Lors des élections municipales de dimanche, le candidat de l’AKP (le parti du président turc Erdogan) a obtenu 27,1 % des voix dans la capitale provinciale, arrivant bien derrière les co-candidats du parti DEM. Le duo paritaire composé d’Abdullah Zeydan et de Neslihan Şedal a obtenu 55,5 % des voix, malgré les milliers de faux électeurs – policiers et militaires – ramenés à Wan par le gouvernement pour influencer les résultats du scrutin en faveur d’Erdoğan. La différence de voix était de plus de 125 000. Cependant, deux jours après son élection, M. Zeydan a été déclaré inéligible par le conseil électoral.

Qualifiant la nomination du candidat AKP de coup d’État politique, les coprésidents du parti DEM, Tülay Hatimoğulları et Tuncer Bakırhan, ont protesté devant la Haute commission électorale (YSK) à Ankara. Dans une déclaration, le comité exécutif du parti a appelé au respect de la volonté des électeurs:

« Cinq minutes seulement avant la fermeture des bureaux, le vendredi 29 mars 2024, et deux jours seulement avant les élections municipales, le ministère de la Justice a déposé une requête visant à priver Abdullah Zeydan de ses droits civiques et donc de son droit d’éligibilité. Immédiatement après cette demande, qui n’est en fait rien d’autre qu’une injonction, le parquet compétent a porté l’affaire devant le tribunal qui avait rétabli les droits politiques de Zeydan. Le jour même, le tribunal est revenu sur sa propre décision. La Haute commission électorale a été immédiatement informée de cette décision.

Le fait que ce soit justement le tribunal – l’institution censée apporter de la clarté – qui devienne le théâtre d’un non-droit révèle une manœuvre qui marque un grand mépris pour la volonté des électeurs. Le poste de maire de la commune métropolitaine de Van n’appartient à personne d’autre qu’à Abdullah Zeydan. C’est ce qu’ont décidé les citoyens de la ville.

Nous demandons à tous les partis de reconnaître ce fait. Cette décision erronée doit être corrigée immédiatement. Les mesures qui ne tiennent pas compte de la volonté de la population de Van sont illégales. Nous appelons tous les défenseurs des principes démocratiques à condamner cette action. Le respect de la volonté du peuple fait partie de l’essence même de la démocratie. Nous demandons au gouvernement de respecter la volonté du peuple ! Nous mettons en garde contre toute tentative de contourner la volonté des électeurs. »