Le CDK-F a publié mardi un communiqué pour alerter la communauté internationale suite à la révocation du co-maire de Wan, Abdullah Zeydan.
Protestation à Wan mardi suite à la révocation du co-maire kurde Abdullah Zeydan. Sur la banderole est écrit en turc: "la volonté du peuple de Wan ne peut être usurpée"

Le CDK-F a publié mardi un communiqué pour alerter la communauté internationale sur la gravité des évolutions politiques en Turquie, suite à la révocation du co-maire de la métropole kurde de Wan, Abdullah Zeydan.

Le Conseil démocratique kurde (CDK-F) a publié une déclaration pour alerter la communauté internationale de la gravité des évolutions politiques en Turquie, suite à la révocation illégale du co-maire de Wan (Van), Abdullah Zeydan, deux jours après son élection à une majorité écrasante dans la métropole kurde. La principale organisation représentative des Kurdes de France appelle à une mobilisation pour protester contre ce qu’elle qualifie de « coup d’État politique ». 

Deux jours après son élection, M. Zeydan, candidat du Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM), a été déclaré inéligible par le conseil électoral turc. Dans la foulée, il a été remplacé par le candidat battu de l’AKP. Zeydan et sa binôme Neslihan Şedal avaient obtenu 55,48 % des voix, contre  27,15 % pour le candidat de l’AKP Abulahat Arvas. « Ce coup de force s’inscrit dans une stratégie déjà observée lors des deux mandats précédents, où l’AKP [le parti au pouvoir du président Erdogan] a systématiquement saisi le contrôle des municipalités kurdes, remplaçant les élus par des administrateurs nommés par l’État », dénonce le CDK-F.

Suite à la révocation du co-maire de Wan, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du Nord-Kurdistan hier soir. Elles ont été violemment réprimées par la police turque. Dans la ville de Colemêrg (Hakkari), on a pu assister à des représailles menées par des partisans de l’AKP munis de kalachnikovs, avec le soutien des forces de l’ordre. D’après les images qui ont circulé hier soir sur les réseaux sociaux, des enfants et des jeunes ont été passés à tabac par les policiers dans la rue.

Le CDK-F appelle instamment « le Ministère des Affaires étrangères français, ainsi que les municipalités, les partis politiques, les organisations de la société civile et tous les élus engagés pour la démocratie à dénoncer ces actions et soutenir le peuple kurde dans sa lutte pour la démocratie ». 

« La légitimité démocratique ne doit pas être piétinée par des intérêts politiques autoritaires. Le respect de la volonté populaire est le pilier fondamental de toute société démocratique. Nous resterons vigilants et continuerons à lutter pour la protection des droits démocratiques du peuple kurde et contre toute forme de manipulation politique », conclut le communiqué.

Le CDK-F appelle à une grande manifestation samedi à 14h, au départ de la Place de la République, à Paris. Plusieurs autres mobilisations sont prévues ce jour-là à travers l’hexagone pour dénoncer le déni de la volonté du peuple kurde par le régime d’Erdogan.