La justice turque annule une décision d’indemnisation, estimant que la police n’a commis aucune faute dans le meurtre de Kemal Kurkut
L’étudiant kurde Kemal Kurkut a été abattu par la police turque le 21 mars 2017, à l’entrée de la place où avaient lieu les festivités du Newroz à Diyarbakir

La cour administrative d’appel d’Antep a annulé la décision d’indemnisation rendue par les juges de première instance, estimant que la police n’avait commis aucune faute dans le meurtre de Kemal Kurkut.

Suite à un procès intenté par la famille de l’étudiant kurde Kemal Kurkut contre le ministère de l’Intérieur pour « faute de service », le tribunal administratif de Diyarbakir avait accordé à la famille une indemnisation au titre du préjudice matériel et moral. Cette décision vient cependant d’être annulée par la Cour administrative d’appel d’Antep.

Statuant sur le recours du ministère de l’intérieur, la cour a considéré que la police avait agi « dans les limites légales » contre « un activiste agressif », jugeant par conséquent que l’administration ne pouvait être tenue responsable d’une faute de service. 

L’étudiant kurde Kemal Kurkut avait été abattu par des tirs de la police turque le 21 mars 2017, à l’entrée de la place où avaient lieu les festivités du Newroz à Diyarbakir. Au lendemain du meurtre, le préfet de Diyarbakir avait annoncé que Kurkut avait été abattu « parce qu’il était soupçonné d’être un kamikaze ». Le même jour, l’agence de presse kurde Dicle (DIHA) avait publié des images de l’incident, montrant Kemal Kurkut torse nu et sans arme. 

Par la suite, l’enquête avait établi que les balles ayant causé la mort de Kurkut provenaient de l’arme du policier Y.Ş. Jugé pour « avoir délibérément causé la mort par négligence », ce dernier a cependant été acquitté en novembre 2020.