La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock met en garde contre un torpillage du dialogue en Syrie

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock met en garde contre un torpillage du dialogue en Syrie après la chute du régime Assad. Elle demande que toutes les composantes de la population, y compris les Kurdes, soient impliquées dans le processus politique.

Après la chute du régime d’Assad, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock appelle à un processus politique incluant toutes les composantes de la population syrienne. Pour une transition pacifique, les droits de toutes les communautés ethniques et religieuses doivent être pris en compte, a souligné la politicienne des Verts mercredi lors d’une heure d’actualité au Bundestag. Elle a mis en garde contre un torpillage du dialogue. « Ce processus de dialogue syrien ne doit pas être torpillé de l’intérieur ou de l’extérieur. Le droit international s’applique à tous. On ne le dira jamais assez ces jours-ci. Cela vaut aussi pour les voisins de la Syrie qui font valoir des intérêts sécuritaires ». Car si l’on veut la paix dans la région, l’intégrité territoriale de la Syrie ne doit pas être remise en question.

Avertissements à Israël et à la Turquie

« Une occupation durable du Golan est contraire au droit international », a déclaré Baerbock en direction d’Israël. « Elle ne sert pas l’objectif d’une stabilisation durable de la région, qui est un besoin urgent pour nous tous et en particulier pour la région. » La ministre allemande a évoqué par ailleurs la situation dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie, qui est toujours attaquée par la Turquie et ses proxys djihadistes de l’Armée nationale syrienne (ANS). Des dizaines de milliers de personnes y sont actuellement en fuite « par crainte de nouvelles attaques », a-t-elle souligné. En ce qui concerne la menace turque d’envahir Kobanê, elle a déclaré : « Kobanê est un symbole de la lutte courageuse des Kurdes contre le règne de la terreur de l’EI », faisant référence à la bataille acharnée livrée en 2014-2015 contre le groupe terroriste État islamique (EI) dans cette petite ville du nord de la Syrie.

Baerbock se rendra à Ankara vendredi

Les Kurdes, tout comme l’Allemagne, font partie de la coalition contre l’EI, a poursuivi la cheffe de la diplomatie allemande. L’implication de tous les groupes en Syrie est donc aussi « dans notre propre intérêt de sécurité nationale ». Et d’ajouter qu’elle le ferait savoir « très clairement » lors de sa visite en Turquie ce vendredi. « Car nous devons aller dans le même sens avec les différents partenaires. Si nous allons dans des directions différentes, un chemin vers la paix ne peut guère être emprunté ».