Hişyar Özsoy, vice-président du Parti démocratique des peuples (HDP) chargé des relations extérieures, dresse un bilan éloquent d’une situation qui contredit le discours officiel du gouvernement turc de l’AKP, parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan, affirmant avoir franchi une étape décisive sur la voie de la restauration de la démocratie et de la primauté du droit. 

En réalité, l’état d’urgence est devenu permanent et, à l’approche du prochain congrès du HDP, s’intensifient arrestations, gardes à vue et mises en détention de dirigeants et militants de ce parti d’opposition démocratique ainsi que des co-maires HDP, au motif d’appartenance ou de soutien à une organisation terroriste.

« Le congrès ordinaire du HDP aura lieu à la fin du mois de février 2020. À l’instar de ce que nous avions observé lors de la préparation de tous les congrès et élections du parti au cours des quatre dernières années, le gouvernement intensifie ses pressions sur les membres et les électeurs de notre parti. L’idée est de paralyser le HDP et de l’empêcher d’organiser un congrès puissant. Au cours des deux dernières semaines, plus de 150 administrateurs, membres et sympathisants du HDP ont été arrêtés et nombre d’entre eux ont ensuite été emprisonnés. 

Le 14 novembre, à Gaziantep, 57 personnes, y compris le coprésident du HDP pour la province, ont été arrêtées, dont 24 maintenues en détention durant une semaine. 10 autres ont été par la suite interpellées sur appel du procureur. 

Des opérations de police ont simultanément été déclenchées le 27 novembre 2019 à Diyarbakır, Ağrı, Batman, Adiyaman, Siirt, Bursa, Izmir, Mardin, Muş, Kocaeli et Ankara. Dans la seule ville de Kocaeli, 23 personnes, dont des administrateurs HDP et des avocats, ont été brutalement arrêtées. 

À Batman, 21 personnes, parmi lesquelles des dirigeants et des candidats suppléants du HDP, ainsi que des délégués du Congrès de la société démocratique (DTK) ont été arrêtées. 

À Ankara, 11 personnes, dont la coprésidente de la branche d’Ankara de l’Association des droits de l’homme (IHD), un membre du conseil exécutif central du Parti des régions démocratiques (DBP), un membre de l’assemblée du parti HDP et des dirigeants du Syndicat des travailleurs de la santé (affilié à KESK). 

En outre, au moins 8 personnes ont été arrêtées à Diyarbakır, 7 à Mardin, 3 à Muş, 4 à Ağrı, 7 à Bursa, 7 à Siirt et 6 personnes à İzmir. Une semaine plus tôt, les maires du HDP du district de Suruç à Urfa et des districts de Savur, Mazıdağı et Derik à Mardin avaient été arrêtés, tous des femmes co-maires », indique le rapport publié par Hişyar Özsoy, vice-président du HDP. 

Appel du HDP 

Nous allons survivre à cette attaque comme nous l’avons fait avec les précédentes. Malgré l’intensification de la répression, nous promettons d’organiser un autre congrès spectaculaire à la fin du mois de février. Veuillez marquer vos calendriers (provisoirement le 23 février) et préparez-vous pour l’événement. Des invitations formelles suivront, lorsque nous aurons le lieu et la date exacts du congrès.

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