Lettre ouverte au Premier ministre britannique au sujet des bombardements de zones civiles par les forces turques au Kurdistan

La Campagne Paix au Kurdistan a écrit une lettre ouverte au Premier ministre britannique Boris Johnson au sujet des bombardements systématiques de zones civiles par les forces turques dans le nord de l’Irak.

La lettre soutenue par 80 membres de la Coalition contre les armes chimiques a été écrite au lendemain des frappes turques qui ont fait plusieurs morts et blessés dans les régions de Shengal et de Makhmour au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), ainsi que dans la région de Dêrîk au Rojava (nord de la Syrie).

Le texte se lit comme suit : « Nous vous écrivons de toute urgence après avoir appris cette nuit les attaques aériennes menées par les forces turques contre des cibles civiles dans le nord de l’Irak. 

Le 1er février à 22 heures, l’armée de l’air turque a mené une campagne de bombardement systématique contre des zones civiles dans tout le Kurdistan irakien. Ces zones comprennent le camp de réfugiés de Makhmour (Mexmur), qui est un camp enregistré auprès du HCR, Geliyê Kersê, Barê et Çil Mêra près de Shengal (Sinjar), dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), ainsi que le village de Teqil Beqil près de Dêrik, dans le Rojava (nord de la Syrie).

Le camp de Makhmour abrite environ 12 000 personnes d’origine kurde déplacées de Turquie dans les années 1990. Le HCR a mené à bien un processus d’enregistrement afin de renforcer la confiance internationale dans la nature civile du camp, contre les tentatives de l’État turc d’associer le camp au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Deux personnes ont été tuées et de nombreuses autres ont été blessées à la suite de l’attaque aérienne turque sur le camp de Makhmour.

D’autres bombardements simultanés contre les régions à majorité kurde du nord-est de la Syrie ont eu lieu hier soir. Quatre membres des Forces démocratiques syriennes ont été tués et cinq civils blessés. Au moins 20 missiles ont également frappé un certain nombre de villages dans la région de Shengal, où vit le peuple Yézidi.  

L’Occident a dit « plus jamais ça » en matière de génocide, mais la Turquie est toujours autorisée à poursuivre sa barbarie génocidaire contre des millions de Kurdes dans tout le Kurdistan. Nous demandons donc au gouvernement britannique d’utiliser tous les moyens diplomatiques pour faire pression sur la Turquie afin qu’elle mette immédiatement fin à ces attaques génocidaires et racistes, qu’elle prenne des sanctions économiques si nécessaire, et qu’elle mette en œuvre son ambition de placer les personnes et les principes au cœur de sa politique étrangère. »