L’armée turque a lancé hier soir l’attaque arienne la plus importante sur la région yézidie de Shengal depuis 2017. Les habitants de la région yézidie du Sud-Kurdistan ont annoncé une manifestation aujourd’hui en réponse à cette attaque.
Dans la nuit du 1er février, l’État turc a lancé des raids aériens simultanés sur les villes de Shengal et Makhmour (Mexmûr) dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak), ainsi que sur la région de Dêrik dans le Rojava, au nord de la Syrie.
Ces frappes surviennent après que les Forces démocratiques syriennes (FDS) aient vaincu une offensive majeure de l’État islamique (EI) à Hassaké la semaine dernière. Selon les responsables de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES), cette attaque a été préparée en collaboration avec la Turquie.
Les frappes sur Shengal qui ont commencé vers 22h00, heure locale, sont les plus dévastatrices depuis 2017. Les zones stratégiques du mont Shengal, comme Amûd et Çilmeran, ont été lourdement bombardées durant l’opération à laquelle de nombreux avions de guerre ont participé.
Des images prises sur le terrain montrent l’ampleur des bombardements. Il apparaît qu’une vaste zone a été rasée.
Les photographies montrent des volailles tuées, des drapeaux irakiens brûlés, des murs effondrés et des arbres endommagés.
Cette agression survient après une rencontre entre le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi et l’ambassadeur de Turquie en Irak Ali Rıza Güney, à Bagdad le 23 janvier.
Les assemblées populaires de Shengal ont appelé la population à un rassemblement au poste de contrôle conjoint de la ville de Khanesor (Xanesor) pour dénoncer les attaques.
La dernière attaque turque sur la région yézidie de Shengal a eu lieu le 21 janvier. Elle a coûté la vie au commandant des YBŞ (Unités de Résistance de Shengal) Azad Ezdîn et au combattant Enver Tolhildan.