Quatre manifestants kurdes ont été abattus par les forces irakiennes lors d’une manifestation à Kirkuk pour protester contre la fermeture de la route menant à Hewlêr. En conséquence, un couvre-feu a été instauré par les autorités locales.

Selon plusieurs sources, au moins quatre personnes ont trouvé la mort samedi lors d’un rassemblement dans la ville kurde de Kirkuk, s’opposant à la fermeture de l’axe routier vers Hewlêr (Erbil). Au moins dix autres individus ont été blessés dans les heurts survenus dans le district kurde de Rahimawa, situé au nord de la ville. Les informations recueillies par l’agence de presse RojNews indiquent que les forces de sécurité irakiennes, épaulées par les Unités de mobilisation populaire chiites (Hashd al-Shaabi), ont fait usage de munitions réelles en direction des manifestants.

La foule revendique la réouverture de l’autoroute reliant Kirkuk à Hewlêr (Erbil), capitale de la Région du Kurdistan en Irak. Cette voie est actuellement obstruée par des groupes arabes et turkmènes, dont certains seraient venus de Bagdad et de Diyala. Parmi ces derniers, il est rapporté la présence de sympathisants des Unités de mobilisation populaire alignées sur l’Iran.

L’origine de cette fermeture routière réside dans la restitution programmée d’un bâtiment au Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Ce bâtiment, ancien siège du parti Barzani à Kirkuk, avait été réquisitionné par le Commandement des opérations conjointes des Forces armées irakiennes après que la Région du Kurdistan en Irak a cédé près de 40% de son territoire, incluant Kirkuk, à Bagdad, suite au référendum d’indépendance orchestré par le chef du PDK, Mesûd Barzani, en 2017.

La semaine dernière, le Premier ministre irakien, Mohammed Shia al-Sudani, a ordonné la restitution du bâtiment au PDK. Néanmoins, les partisans du Hashd al-Shaabi ont manifesté leur opposition en établissant un camp de protestation devant ledit bâtiment et en bloquant la route.