Le régime turc poursuit sa campagne d’éradication de l’opposition kurde. 14 personnes arrêtées à Diyarbakir dans l’opération contre le DTK.

Le régime turc poursuit sa campagne d’éradication de l’opposition kurde. 14 personnes ont été arrêtées mercredi, à Diyarbakir, dans le cadre de l’opération contre le DTK.

Sur ordre du parquet, de nombreux domiciles ont été pris d’assaut par la police turque, mercredi 30 septembre, au petit matin, dans la capitale kurde de Diyarbakir.  Alors que 14 personnes ont été placées en garde à vue à l’issue du raid, trois autres sont toujours recherchées. Cette nouvelle vague d’arrestations contre l’opposition kurde a été menée dans le cadre de l’opération contre le Congrès pour une Société démocratique (DTK)

Parmi les personnes arrêtées, figurent le journaliste Hakkı Boltan ainsi que Hatice Kocaman, ancienne députée du Parti démocratique des Peuples (HDP), Edip Binbir, dirigeant local du HDP, Ömer Filitoğlu conseiller municipal de la commune de Sur, Naif Erdem et Emin Ay, membres du Congrès islamique démocratique (DIK), Medeni Tutşi, syndicaliste, Gülistan Ensarioğlu, Maire déchue de la commune d’Eğil, et Çiğdem Ekti et Mekiye Güzel, anciens dirigeants locaux du HDP.

L’opération contre le DTK avait débuté le 26 juin dernier, avec l’arrestation de 45 personnes, dont 23 sont aujourd’hui détenues pour « appartenance présumée à une organisation terroriste ». L’arrestation en juillet de Mehmet Demir, maire déchu de Batman, s’inscrivait également dans le cadre de cette opération contre la société civile kurde.

Le DTK est traqué de longue date par le régime turc qui le perçoit comme une menace pour son système centralisateur et nationaliste. Cette organisation faîtière qui regroupe, autour de projets communs, différents partis politiques, organisations de la société civile et communautés religieuses, a été mise en place d’après un modèle d’organisation sociale proposé par le leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan. Elle se donne pour objectif de développer des concepts pour l’auto-organisation de la population ainsi que des alternatives pour l’autogestion au niveau local. Son siège situé à Diyarbakir a été placé sous scellés suite au raid du mois de juin.