Lors d’une vidéoconférence très médiatisée, des représentants d’États et d’organisations internationales ont appelé à la création d’un tribunal international pour juger les crimes commis par les membres de l’organisation djihadiste Daesh.
Une vidéoconférence sur le thème du jugement des crimes de Daesh a réuni Morse Tan, ambassadeur itinérant des États-Unis pour la justice pénale mondiale, Matthew Daniels, fondateur du Centre pour les Droits humains et les Affaires internationales, Kelly E. Curry, ambassadrice itinérante des États-Unis pour les questions mondiales relatives aux femmes, Nadine Maenza, vice-présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), et Bedran Çiya Kurd, coprésident du Conseil exécutif de l’administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES).
Morse Tan a déclaré qu’un tribunal similaire au tribunal de Nuremberg ayant jugé les responsables du régime nazi devait être établi pour juger les crimes de Daesh.
Se référant aux attaques de l’État islamique contre les peuples du monde entier, en particulier les Yézidis, Matthew Daniels et Kelly E. Curry ont déclaré que la création d’un tribunal pour le procès des membres de Daesh relevait d’une responsabilité morale.
« Nous avons constamment appelé à la création d’un tribunal comme celui de Nuremberg pour le procès des membres de l’État islamique, a déclaré Bedran Çiya Kurd. La justice est nécessaire pour lutter contre le terrorisme international. Il est évident que les procès menés contre les membres de Daesh dans les régions de l’AANES jouent un rôle important dans l’affaiblissement du terrorisme. En outre, la justice internationale doit être assurée. Ce que l’État turc a commis à Afrin, Girê Spî (Tall Abyad) et Serêkaniyê (Ras al-Aïn) est un véritable massacre. Cela doit cesser. »
Nadine Maenza a rappelé sa visite dans le nord et l’est de la Syrie et le massacre des Yézidis. Elle a souligné la « grande lutte » menée par l’AANES contre Daesh et mis l’accent sur les efforts déployés pour que toutes les minorités puissent jouir de leurs droits en paix.
Alors que le gouvernement autonome a toujours plaidé pour que les procès aient lieu dans le nord et l’est de la Syrie, les responsables américains n’ont pas fait de commentaires sur un éventuel lieu d’implantation du tribunal. Jusqu’à présent, ils ont évité de revendiquer le nord et l’est de la Syrie comme lieu des procès, car cela impliquerait la reconnaissance de la région autonome et constituerait donc un affront à la Turquie.