Ce 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés, une date qui souligne l’urgence de la situation humanitaire à Van, une ville turque devenue un passage tragique pour des milliers de migrants, particulièrement ceux venant du Moyen-Orient et d'Asie centrale.

Ce 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés, une date qui souligne l’urgence de la situation humanitaire à Van, une ville devenue un passage tragique pour des milliers de migrants, particulièrement ceux venant du Moyen-Orient et d’Asie centrale.

Van est en effet un des principaux points de passage pour les personnes fuyant les conflits en Afghanistan et au Pakistan, espérant trouver refuge en Europe. Cette route périlleuse, qu’ils empruntent avec l’aide de passeurs locaux ou franchissent illégalement la frontière, les expose à des dangers multiples. Des conditions hivernales rigoureuses aux accidents de la circulation, en passant par les tirs des soldats à la frontière, nombreux sont ceux qui trouvent la mort sur le chemin de l’exil.

Les réfugiés entrent généralement à Van depuis les frontières d’Ebex (Çaldıran), Qerqelî (Özalp), Sêrê (Saray) et Elbak (Baskale), pour ensuite se rendre à Tatvan, soit par la route soit via le lac Van. D’autres tentent leur chance en se dirigeant vers d’autres villes, en passant par le district de Panos (Patnos) d’Agirî.

Selon des chiffres officiels, entre 2019 et 2022, 49 migrants ont succombé au froid à Van, 68 se sont noyés dans le lac de Van et 42 sont décédés dans des accidents de la circulation. Trois autres ont été tués par des soldats. Le 27 juin dernier, 61 réfugiés ont perdu la vie suite au naufrage de leur embarcation dans le district d’Altınsaç à Westan (Gevaş).

Ces dernières années ont été marquées par une série d’incidents tragiques à Van et dans ses environs, mettant en lumière le calvaire des réfugiés. Incendie dans un minibus par des soldats, agression sexuelle d’une femme afghane, décès par hypothermie lors de traversées hivernales, découverte des corps de réfugiés dans la neige ou encore naufrage de bateau transportant des réfugiés.

Le sort de ces personnes demeure souvent inconnu. Par exemple, les corps de plus de 20 réfugiés disparus il y a trois ans n’ont jamais été retrouvés. En outre, l’identité de la plupart des migrants décédés à Van reste souvent indéterminée. Ceux qui ont succombé aux dangers du parcours sont généralement enterrés dans le cimetière des orphelins du district de Seyrantepe de Van.

Alors que nous célébrons la Journée mondiale des réfugiés, nous devons reconnaître les défis immenses que ces individus doivent surmonter pour trouver une vie meilleure, et les tragédies qu’ils endurent souvent en chemin. L’histoire de Van nous rappelle que la question des réfugiés n’est pas seulement une crise humanitaire, mais également un défi pour notre conscience collective.