Palais de justice d'Istanbul. Image d'illustration.

Un tribunal turc a remis en liberté trois djihadistes de l’État islamique jugés pour avoir enlevé une fillette yézidie de sept ans à Shengal, et tenté de la vendre en ligne. 

Un tribunal d’Ankara a libéré vendredi les trois djihadistes de l’État islamique (EI) jugés pour avoir enlevé une fillette yézidie de sept ans en 2014, dans la région de Shengal (Sud-Kurdistan, Irak), et pour avoir tenté ensuite de la vendre sur un « marché aux esclaves » en ligne sur le Darknet utilisé par l’organisation djihadiste.

L’enfant avait été sauvée de la captivité à Ankara le 24 février dernier, lors d’une opération de police très médiatisée, et remise à des fonctionnaires de la direction locale de la famille et des services sociaux.

L’opération avait conduit à l’arrestation de trois ressortissants irakiens. Cependant, deux d’entre eux, Anas V. et Nasır H.R ont été libérées à l’issue de la garde à vue, le 27 février, sur décision de la 23e Cour criminelle d’Ankara. Le troisième, Sabah A.H.O., a été incarcéré pendant quelques mois, avant d’être libéré lui aussi sous contrôle judiciaire, à l’issue d’une audience de jugement qui s’est tenue le 10 juin. 

Les accusés doivent comparaître devant le tribunal le 5 octobre pour la prochaine audience du procès qui est en cours.

Outre les accusations d’enlèvement, les trois suspects sont accusés d’ « appartenance à l’EI » et de faire partie des cadres dirigeants de l’organisation terroriste. 

Lors de l’audience du 10 juin, Sabah A.H.O a déclaré à la cour que son frère avait « acheté » l’enfant yézidie, alors âgée de deux ans et demi, à l’EI, en 2014, en Irak. Selon les dires de l’accusé, son frère serait ensuite mort dans un attentat à la bombe.

“Je n’ai aucune responsabilité dans le fait que l’enfant ait été amenée chez nous en Irak. Elle a été amenée par mon frère Sabbar”, a-t-il déclaré.

Sabah A.H.O. a donné les noms de hauts responsables de l’EI au cours de l’audience et déclaré vouloir bénéficier de la loi sur le repentir.

À ce jour, le ministère turc des affaires étrangères et le gouvernement irakien n’ont pas réussi à identifier la petite fille. 

Selon un diplomate de l’ambassade irakienne d’Ankara, tous les membres de la famille de l’enfant auraient été tués lors du génocide perpétré par l’EI à Shengal.