Le Mouvement écologique de Mésopotamie a protesté dans un communiqué contre la déforestation pratiquée par l'armée turque à Lice, dans la province d’Amed (Diyarbakir).

Le Mouvement écologique de Mésopotamie a protesté dans un communiqué contre la déforestation pratiquée par l’armée turque à Lice, dans la province d’Amed (Diyarbakir).

Les feux de forêt et la déforestation à grande échelle sont des méthodes de guerre utilisées par l’armée turque au Nord-Kurdistan (Turquie). Le but est d’entraver ainsi les mouvements de la guérilla kurde. La région de Lice, dans la province d’Amed, où la Turquie mène depuis plusieurs mois des opérations militaires de grande envergure, est particulièrement touchée par cette dévastation de la nature. 

Le communiqué du Mouvement écologique de Mésopotamie se lit comme suit : 

« Chaque jour, de nouvelles forêts sont détruites par des incendies dans notre pays. L’économie industrielle fait le reste. Les données disponibles montrent clairement la déforestation systématique de la région. Alors que l’on parle encore de l’absence de mesures et de lacunes dans la lutte contre les incendies, des milliers d’arbres à travers le pays ont été décimés à cause des mines, des barrages et des centrales hydroélectriques. 

En été dernier, les forêts du mont Djoudi ont brûlé pendant des jours lors d’une opération militaire dans la province de Sirnak. Rien n’a été fait pour éteindre les incendies ; au contraire, les arbres ont été coupés, transportés dans des camions et vendus.

Au même moment, les forêts de Lice ont brûlé pendant trois jours. Ce n’est que le deuxième jour qu’on est intervenu pour éteindre l’incendie. Mais alors qu’il aurait fallu éteindre le feu depuis les airs, les pompiers sont intervenus uniquement au sol. C’est pourquoi le feu a repris. La même chose s’est produite lors des incendies de forêt à Siirt et Mardin.

Selon les informations fournies par la population locale, des dizaines d’arbres appartenant à des villageois ont été coupés et transportés sur des camions, dans le cadre d’une opération militaire à proximité des villages de Dibek, Huseyni et Pena.

À l’heure où la crise climatique se fait sentir plus fort chaque jour, alors que le monde entier débat de la manière d’en réduire les effets, la destruction des forêts est extrêmement dangereuse.

Après tout, chaque forêt détruite, chaque arbre coupé, signifie la destruction d’êtres vivants dans l’écosystème forestier et conduit à l’extinction d’espèces entières. Les arbres sont l’oxygène que nous respirons. Nous ne pouvons vivre sans eux. »