Les forces armées du régime iranien poursuivent leurs attaques contre les kolbars à la frontière entre le sud (Irak) et l’est (Iran) du Kurdistan. Les forces iraniennes ont tiré dimanche sur un groupe de kolbars dans la région de Kirmashan. L'attaque a eu lieu alors que les kolbars traversaient la ligne frontalière de Qesrî Şîrîn.
Hebîb Rûstemî, kolbar de 32 ans, tué dimanche par les forces armées iraniennes.

Les forces armées du régime iranien poursuivent leurs attaques contre les kolbars à la frontière entre le sud (Irak) et l’est (Iran) du Kurdistan.

Les  forces iraniennes ont tiré dimanche sur un groupe de kolbars dans la région de Kirmashan. L’attaque a eu lieu alors que les kolbars traversaient la ligne frontalière de Qesrî Şîrîn.

Hebîb Rûstemî âgé de 32 ans, marié et père de deux enfants, a été tué par les autorités iraniennes lors de cette attaque. 

La tragédie des Kolbars

L’est du Kurdistan a sombré dans la pauvreté au fil des années. Les politiques délibérées du régime iranien en ont fait l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Comparé aux autres régions, le Kurdistan iranien a connu beaucoup moins d’investissements, son développement ayant été volontairement freiné, ce qui a empêché l’agriculture et l’industrie de s’y développer. Ainsi, la région est celle qui connaît le taux de chômage le plus élevé en Iran. 

Confrontés aux politiques de discrimination, d’oppression et d’appauvrissement, les habitants de la région peuvent uniquement gagner leur vie en transportant des marchandises en contrebande à travers les frontières périlleuses qui divisent le Kurdistan.

Le terme kurde Kolbar est composé des mots “kol” (dos) et “bar” (charge). Cigarettes, téléphones mobiles, vêtements, fournitures domestiques, thé,… sont les produits qu’on trouve la plupart du temps dans les chargements des kolbars. Ces biens sont vendus très chers sur les marchés de Téhéran, mais les kolbars qui risquent leur vie pour les transporter reçoivent des salaires dérisoires.

Les intermédiaires qui prennent les commandes et trouvent les acheteurs en ville sont appelés kasibkars. 

Kolbars et kasibkars sont âgés de 13 à 70 ans. Certains ont seulement été à l’école primaire tandis que d’autres ont des diplômes universitaires. Dans les 5 dernières années, au moins 300 kolbars et kasibkars ont été tués de sang-froid par les garde-frontières iraniens, mais aussi turcs, dont 67 au cours de l’année 2020.