Selon certaines estimations, plus de 600 villages du Sud-Kurdistan risquent de disparaître en raison des bombardements turcs. Au cours du seul premier semestre 2024, 833 frappes aériennes ont été enregistrées dans la région.
Depuis avril 2024, la Turquie a intensifié ses opérations terrestres et aériennes contre les positions de la guérilla kurde au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak). Les attaques ciblent en particulier les zones de Metîna, Zap et Avaşîn.
Cherchant à évacuer les populations des zones visées afin de faciliter ses opérations, l’armée turque frappe régulièrement les zones d’habitation civile. Selon l’ONG Christian Peacemaker Team (CPT), la Turquie a bombardé le Kurdistan du Sud au moins 833 fois au cours des six premiers mois de l’année 2024. Au moins huit civils ont été tués au cours de ces raids. Selon les chiffres officiels, depuis 2020, plus de 500 villages du Sud-Kurdistan ont été vidés de leurs habitants en raison des attaques turques.
Selon le journaliste Baran Germiyanî cité par l’agence de presse Mezopotamya, les attaques sont particulièrement massives dans une zone allant jusqu’à 40 kilomètres de profondeur au sud de la frontière turque. Germiyanî a averti que près de 600 villages sont sérieusement menacés par ces attaques.
Le journaliste kurde estime que les chiffres officiels concernant les opérations turques sont en-deçà de la réalité: “Selon les statistiques de certaines organisations qui surveillent les bombardements de l’armée turque, il y a eu plus de 800 attaques dans le sud-Kurdistan cette année. Cependant, d’après les données que nous avons reçues sur le terrain, nous pouvons dire qu’il y en a eu plus d’un millier. Des centaines de villages ont été complètement abandonnés depuis 2015. Selon Germiyanî, l’objectif de la Turquie est de chasser les habitants des villages situés autour des zones montagneuses visées, ceci afin d’ouvrir la voie aux attaques.
Le PDK et l’Irak restent silencieux
Le journaliste a critiqué le silence du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) et du pouvoir central irakien: “Malgré l’intensité des attaques, l’Irak n’a pas réagi. Les habitants de ces régions sont des victimes. Ils ont dû quitter leurs maisons et ne peuvent pas retourner sur leurs terres. Ils ne peuvent plus pratiquer l’agriculture et l’élevage.”
Quant au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), qui est à la tête du KRG, il ne se contente pas de garder le silence, il construit également des bases militaires et des routes pour faciliter les opérations turques, a dénoncé le journaliste.
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