Une journaliste et une poétesse ont été arrêtées en Iran pour avoir soutenu les manifestations qui ont éclaté après la mort de Jïna Amini

La journaliste Elaheh Mohammadi et la poétesse Mona Borzooi ont été arrêtées en Iran pour avoir soutenu les protestations qui ont suivi le meurtre de Jïna Mahsa Amini.

La mort de Jîna Mahsa Amini, tuée par la « police des moeurs » iranienne, a déclenché une vague de manifestations qui ont embrasé tout le pays et qui se poursuivent au 14e jour. Alors que la femme kurde de 22 ans est devenue un symbole de la résistance des femmes dans le monde entier, le régime iranien a arrêté des milliers de personnes. Jeudi soir, la police iranienne s’est mise à la recherche de l’actrice Ketayoun Riahi qui avait ôté son voile. Celle-ci a réussi à s’enfuir. La police a cependant arrêté la poétesse Mona Borzooi. L’arrestation de Mme Borzooi est liée à son dernier poème dédié à Jîna.

Arrestation d’une journaliste pour avoir couvert le funérailles d’Amini

Elaheh Mohammadi, journaliste du quotidien Hammihan, a également été arrêtée. Son avocat, Mohammad Ali Kamfiroozi, a déclaré sur les médias sociaux que des agents des services de renseignement avaient placé Mohammadi en détention alors qu’elle se rendait au bureau du ministère du Renseignement. Mohammadi s’était rendue à Saqez, ville natale de la défunte au Rojhilat (Kurdistan oriental), pour y suivre ses funérailles. Elle avait relaté dans son articles la répression policière lors de cet événément.

Elaheh Mohammadi fait partie des 11 journalistes signataires en 2020 d’une déclaration dénonçant les agressions sexuelles dont sont victimes les femmes travaillant dans la presse et les médias.

14e jour de manifestations

Des manifestations ont eu lieu dans au moins 29 provinces, 85 districts et 18 universités depuis la mort d’Amini. Des milliers de manifestants ont été arrêtés, blessés ou tués. En raison de la censure sur les médias, il est difficile pour les organisations de défense des droits humains de donner des chiffres exacts. Hier, jeudi 29 septembre, l’ONG Iran Human Rights a fait état d’au moins 83 morts depuis le début du soulèvement. Les protestations se poursuivent dans tout le pays en ce 14e jour.