Le retrait de "Ji Bo Azadiyê" de la programmation du 5e Festival international du film de Sulaymaniyah, relève d’une décision politique
Image du tournage du film "Ji bo Azadiyê"

Le retrait du film « Ji Bo Azadiyê » de la programmation du 5e Festival international du film de Sulaymaniyah, relève, selon son assistant réalisateur Diyar Hiso, d’une décision politique.

La projection du film « Ji Bo Azadiyê » (Pour la liberté) prévue au 5e Festival international du film de Sulaymaniyah, au Sud-Kurdistan (Irak) a été annulée le 19 décembre, à la dernière minute.

En réaction à la censure du film qui traite du mouvement de résistance à Sur, centre historique de Diyarbakir, durant un siège de l’armée turque en 2015-2016, la Commune du Film du Rojava qui produit le film, a annulé elle-même deux autres programmations, celles de « Dema Dirîreşkan » (Saison des mûres) et de « Ronak ».

Le comité d’organisation du festival a dit avoir retiré le film « Ji bo Azadiyê » au motif qu’il avait été produit en 2019. Interrogé par l’agence de presse Hawar News (ANHA) sur le bien-fondé de ce motif, l’assistant réalisateur du film, Diyar Hiso, a déclaré qu’il s’agissait là d’un prétexte. « Le comité avait déjà connaissance de la date de production. De plus, il n’y a pas de règlement prévoyant que les productions antérieures ne peuvent être projetées au festival », a-t-il dit.

Une censure politique

Pour Hiso, il ne fait pas de doute que la décision a été prise sous la pression de la Turquie. « La projection du film Ji Bo Azadiyê est interdite pour la deuxième fois à Sulaymaniyah. En 2019, elle avait déjà été interdite au motif qu’elle pouvait perturber la paix publique et la stabilité dans la ville. Il est nécessaire de se poser la question suivante : Comment un film sur la résistance des jeunes kurdes contre l’État turc dans la ville de Diyarbakir pourrait perturber l’ordre public à Sulaymaniyah? »

Et d’ajouter : « Ils savent que le film aura un impact sur le public. Les raisons de l’interdiction sont politiques. Le film traite de la résistance du peuple kurde pour l’autonomie. »

Une décision qui nuit à l’avenir du cinéma kurde

Déplorant une décision qui nuit à l’avenir du cinéma kurde, Hiso a poursuivi: « La confiance dans le festival a été brisée. Aujourd’hui, la censure touche une production de la Commune du Film du Rojava; demain, elle touchera d’autres productions. Les conditions de participation au festival doivent être transparentes. Sinon, plus personne n’aura confiance dans le festival. »