Une nouvelle « sanction disciplinaire » a été imposée au leader kurde Abdullah Öcalan accompagné d’une interdiction de visite familiale, selon l’Agence Mezopotamya (MA).

Incarcéré dans la prison de haute sécurité d’Imrali en Turquie, Monsieur Öcalan fait face à une isolation totale depuis son enlèvement illégal du Kenya vers la Turquie en 1999.

Le cabinet d’avocats Asrin, basé à Istanbul et représentant Öcalan ainsi que ses trois codétenus, a récemment fait une demande d’autorisation de visite pour les membres de sa famille. Cependant, le tribunal d’exécution de Bursa a informé qu’une nouvelle sanction disciplinaire de trois mois avait été décidée le 16 octobre contre Monsieur Öcalan, sans donner de justification précise. Le cabinet Asrin envisage de faire appel de cette décision.

La dernière communication avec lui remonte au 23 octobre, lorsque son neveu, Ömer Öcalan, membre du Parlement pour le DEM Parti, a pu lui rendre visite et a confirmé qu’il était en bonne santé. Au cours de cette rencontre de 90 minutes, Monsieur Öcalan a exprimé son souhait de contribuer à une solution politique et juridique à la question kurde si l’opportunité lui était donnée.

Le dernier contact d’Öcalan avec ses avocats date d’août 2019, après une grève de la faim initiée par la politicienne Leyla Güven, qui avait permis cinq visites avant que l’isolement ne reprenne. Monsieur Öcalan et ses trois codétenus, Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım et Veysi Aktaş, transférés en 2015 dans le cadre du processus de dialogue, sont soumis à des « sanctions disciplinaires » répétitives sur l’île-prison d’Imrali, empêchant toute visite familiale et juridique.

Ces sanctions sont souvent justifiées par des prétextes absurdes, tels que le fait qu’Öcalan « marche dans la cour de la prison pendant le temps de sport officiel », ou la rédaction de son « Plan de négociation » en 2009, soumis à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ces sanctions sont renouvelées tous les trois mois pour les demandes de visites familiales et tous les six mois pour les visites d’avocats. Depuis 2016, la justice turque a imposé treize fois ce type de « mesure punitive », la dernière en mai dernier. Malgré les appels de la CEDH, des résolutions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et des demandes répétées du Comité des droits de l’homme de l’ONU, l’État turc continue de pratiquer cette isolation stricte sur l’île d’Imrali.