La visite de Barzani en Turquie et l'activité militaire du PDK à la frontière avec le Rojava font craindre une offensive contre le Rojava
Poste militaire construit par le PDK, à la frontière avec le Rojava.

La visite récente de Neçirvan Barzani en Turquie et l’activité militaire croissante du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), à la frontière avec le Rojava, soulèvent beaucoup d’interrogations sur l’éventualité d’une offensive conjointe du PDK et de la Turquie contre le Rojava et la région kurde yézidie de Shengal.

Au cours du mois dernier, le PDK a construit de nouveaux avant-postes et points d’observation, ainsi que des tranchées le long de la frontière avec le Rojava, du triangle frontalier séparant les parties ouest (Rojava), nord (Bakur) et sud (Bashûr) du Kurdistan, jusqu’à Shengal. 

Les peshmergas du PDK, qui ont restauré et renforcé les avant-postes construits pendant la période de Saddam Hussein, ont également établi de nombreux postes militaires et creusé des tranchées le long de la vallée du Tigre.

Alors que les attaques d’invasion de la Turquie contre les bases du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) au Sud-Kurdistan se poursuivent, en particulier dans la région de Heftanîn, la construction par le PDK de postes militaires à la frontière du Rojava, d’où ne provient aucune menace, fait craindre la préparation d’une offensive conjointe contre le Rojava et Shengal, deux régions déjà éprouvées par les attaques de Daesh au cours des années.

Les préoccupations sont d’autant plus vives que le PDK impose, depuis plus d’un an, un embargo sur le camp de réfugiés de Makhmour et qu’il a envoyé des troupes dans la région de Zînê Wertê, à la veille des attaques de l’armée turque contre des positions du PKK.

Suite à la visite à Ankara, le 4 septembre, du Président du Gouvernement régional du Kurdistan (KRG), Nêçirvan Barzani, l’activité des avions de reconnaissance de l’armée turque dans la région s’est accrue, parallèlement à l’activité militaire le long de la frontière avec le Rojava, d’après des informations provenant de sources militaires locales.

D’autre part, les médias proches du PDK ont récemment entamé une intense propagande contre Shengal, essayant de gagner le soutien des puissances internationales. À cet égard, une déclaration de Joey Hood, principal sous-secrétaire d’État adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, n’a pas manqué d’attirer l’attention : Lors d’un point de presse en août dernier, le diplomate américain avait souligné que, si le gouvernement régional du Kurdistan, le gouvernement fédéral de Bagdad et la Turquie pouvaient travailler ensemble, sous l’égide des États-Unis et des autres États de la coalition, Shengal serait « débarrassée des milices, y compris du PKK ».