La directrice de l'Association de recherche sur la langue et la culture mésopotamiennes (MED-DER), Dilan Güvenç, a déclaré qu'ils intensifieraient leur lutte contre la répression de la langue kurde.
Dilan Güvenç, présidente de MED-DER

La directrice de l’Association de recherche sur la langue et la culture de Mésopotamie (MED-DER), Dilan Güvenç, a déclaré qu’ils intensifieraient leur lutte contre la répression de la langue kurde.

Les attaques et les interdictions de la langue kurde se poursuivent dans tous les domaines de la sphère publique en raison des politiques anti-kurdes du gouvernement AKP-MHP. L’intolérance envers la langue kurde est récemment revenue sur le devant de la scène lors des débats au sein du Parlement et des médias.

Dilan Güvenç a parlé des pressions, de la répression et des interdictions de la langue kurde.

RÉPRESSION PERSISTANTE

Güvenç a soutenu que les attaques et les pressions contre la langue kurde ne sont pas apparues récemment mais se sont plutôt poursuivies systématiquement depuis l’établissement de la république en 1923. Güvenc a déclaré qu’ils considéraient les attaques contre la langue kurde comme une politique d’assimilation. « La République turque est fondée sur une nation et une langue. Les Kurdes n’ont jamais été considérés comme des citoyens. La langue et la culture kurdes ont été systématiquement ignorées. Par conséquent, bien que les gouvernements continuent de changer, l’attaque contre la langue et la culture kurdes continue et ne change pas. Nous considérons tout cela comme des politiques d’assimilation et un crime majeur. Car la langue maternelle est un droit fondamental universel. L’État a recourt à diverses politiques oppressives pour empêcher la langue kurde. Malheureusement, alors que la République de Turquie fêtera bientôt son centenaire, la répression contre la langue et la culture des Kurdes prévaut. »

L’ETAT A UN PROBLEME AVEC LES KURDES

Güvenç a fait remarquer que le gouvernement voulait interdire la langue kurde dans tous les domaines de la vie. « L’État a un problème avec les Kurdes. Il y a un problème kurde qui est principalement lié à la langue et à la culture. L’État veut créer des Kurdes dociles. Il cherche à tromper les Kurdes avec de petits changements, laissant de côté l’exigence que la langue maternelle soit la langue officielle de l’enseignement. Ce gouvernement continue les attaques systématiques contre la langue kurde. La jeunesse kurde fait face à des attaques racistes dans les universités. Les Kurdes vivant en Anatolie centrale ont été massacrés pour avoir parlé leur langue. Ils sont tués lorsqu’ils écoutent de la musique dans leur langue maternelle. Les interdictions et les censures montrent que le gouvernement n’est pas sérieux quant à la résolution du problème. Les parlementaires kurdes veulent s’exprimer dans leur langue maternelle au parlement. Cependant, le gouvernement n’a aucune tolérance envers la langue kurde. La répression de la langue signifie que les Kurdes ne sont pas reconnus. C’est pourquoi nous définissons cette approche comme du racisme ».

DES MILLIONS DE KURDES NE PEUVENT PAS RECEVOIR D’ÉDUCATION DANS LA LANGUE MATERNELLE

Güvenç a poursuivi : « Ils ont besoin des Kurdes car ils peuvent rester au pouvoir si les Kurdes votent pour eux. Nous le savons grâce à leurs politiques précédentes. Ils ont interdit la langue kurde, mais ils prétendent que ce n’est pas le cas. Le droit d’utiliser la langue kurde n’est pas inscrit dans les lois et la constitution. Le déni s’observe dans tous les domaines de la sphère publique. Des millions de Kurdes vivent en Turquie, mais ils ne peuvent pas recevoir d’éducation dans leur propre langue. »

NOUS CONTINUERONS NOTRE LUTTE

Güvenç a conclu : « Si les Kurdes abandonnent leur langue et leur culture, ils ne peuvent pas jouir de leurs droits fondamentaux. Les gouvernements poursuivent des politiques d’assimilation parce qu’ils veulent détruire les Kurdes en tant que nation. Nous allons intensifier notre lutte pour la langue maternelle contre le déni. Nous ferons tout notre possible pour faire du kurde la langue officielle de l’enseignement et nous poursuivrons notre lutte. Les Kurdes doivent parler, écrire et lire leur langue maternelle dans tous les aspects de la vie. Nous devrions continuer à faire pression pour que la langue kurde soit la langue officielle d’enseignement. Nous exhortons notre peuple à parler davantage sa langue maternelle. »