Une famille kurde a été victime ce vendredi, dans la province turque de Konya, d’une attaque raciste qui a coûté la vie à sept personnes.
Alors que les attaques racistes contre les citoyens kurdes en Turquie se multiplient, une famille kurde vivant dans la province de Konya, en Anatolie centrale, a été visée pour la deuxième fois. La famille Dedeoğulları, qui avait déjà été attaquée par un groupe de nationalistes turcs le 12 mai dernier, a perdu sept de ses membres, dont 3 femmes, dans une nouvelle agression ce vendredi.
La maison de la famille qui se trouve dans le quartier de Bahçeşehir, à Meram, a été attaquée vendredi soir par un groupe d’individus armés. Les assaillants sont entrés dans la maison et ont tué les 7 personnes qui s’y trouvaient. Ils ont ensuite mis le feu à la maison avant de s’enfuir.
La famille qui est originaire de la province de Kars vit à Konya depuis 24 ans. Au cours des 15 dernières années, elle a été confrontée à de nombreuses menaces et agressions racistes de la part de ses voisins. En mai dernier, elle avait été attaquée par une foule armée de couteaux, de pierres et de bâtons, qui proférait des menaces telles que « Nous sommes des nationalistes. Nous ne vous permettrons pas de vivre ici ».
Cinq personnes avaient été arrêtées en lien avec l’incident, mais toutes libérées par la suite pour « preuves insuffisantes ».
L’on assiste ces derniers temps à une recrudescence des crimes racistes contre les Kurdes en Turquie. Il y a dix jours, Hakim Dal, 43 ans, était tué dans cette même province de Konya par un groupe de nationalistes turcs. Cependant, le caractère raciste de ces crimes n’est pas reconnu par les autorités.
Parallèlement à ces violences racistes commises contre les Kurdes, les agressions se multiplient contre le Parti démocratique des Peuples (HDP) dans un contexte de criminalisation du parti par le régime du Président turc Recep Tayyip Erdogan qui l’accuse d’être la « vitrine politique » du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Le 17 juin, une jeune militante du HDP, Deniz Poyraz, était ainsi assassinée à Izmir, au siège du parti, par un islamo-fasciste turc.