Il y a huit ans, le 27 juillet 2016, les mercenaires de l’État islamique (EI) ont perpétré une attaque meurtrière à Qamishlo. Ce jour-là, 62 civils, dont des enfants, ont perdu la vie et 177 autres ont été blessés.
Parmi les victimes, Ismail Abdul Karim, un garçon de 11 ans, a été tué alors qu’il se rendait à son cours de musique. Darya Abdul Salam, sa mère, a raconté ce jour tragique à l’agence de presse Hawarnews (ANHA) : “Ismail s’est réveillé à 5h du matin, nerveux après avoir entendu un bruit provenant du terrain de jeu près de notre maison. Il était affamé, alors je lui ai préparé son petit-déjeuner. Il est parti en disant au revoir à tout le monde, même à ses amis du quartier.” Peu de temps après son départ, une explosion retentit. “Je suis sortie rapidement pour chercher mon enfant, mais je ne l’ai pas trouvé. Il y avait des corps partout.”
Cette année marque une nouvelle commémoration de ce massacre, sur fond de recrudescence des attaques de l’EI de janvier à juin 2024. Les mercenaires ont revendiqué 153 attaques en Syrie et en Irak, témoignant de leur tentative de regagner du terrain après plusieurs années de déclin. Mustafa Mustafa, chercheur au Centre des études de l’Euphrate, a averti d’un danger croissant de l’EI dans les zones contrôlées par le gouvernement de Damas, soulignant le risque de propagation des attaques.
Au cours du premier semestre 2024, les Forces de sécurité intérieure du Nord et de l’Est de la Syrie ont démantelé 43 cellules de l’EI, saisissant 121 engins explosifs, dont 49 dans le canton de Jazira, 30 à Raqqa, 17 à Deir ez-Zor, 18 à Tabqa, 2 dans l’Euphrate, et 5 dans le canton de Manbij. De plus, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont arrêté 233 mercenaires de l’EI, dont des dirigeants, et en ont éliminé 10 autres lors de 28 opérations de sécurité.
Selon les statistiques fournies par ANHA, plus de 19 000 mercenaires de l’EI, dont des étrangers, des Irakiens et des Syriens, sont détenus dans la région. Il existe également deux camps pour les familles des mercenaires de l’EI, comprenant un grand nombre de femmes et d’enfants affiliés à l’organisation. Les attaques sur la prison d’Al-Sina’a à Hasaka en 2022 et sur le camp d’Al-Hol en 2023 confirment les efforts constants des mercenaires de l’EI pour atteindre ces centres de détention et camps.