Au cours des trois derniers mois, une vague d’attaques au gaz a visé au moins 100 écoles de filles à travers tout l’Iran.
Les organisations iraniennes de défense des droits humains recensent au moins 2.400 cas d'empoisonnements dans les écoles de filles entre novembre et début mars

Au cours des trois derniers mois, une vague d’attaques au gaz a visé au moins 100 écoles de filles à travers tout l’Iran.

Des intoxications massives dans des écoles de filles iraniennes ont été signalées à plusieurs reprises au cours des derniers mois. Les médias iraniens ont rapporté plus de 2.400 cas d’empoisonnement dans les écoles entre novembre et début mars. Dans tout le pays, les médecins parlent d’empoisonnement au gaz. Au moins quatre élèves seraient mortes suite à ces attaques qui auraient touché plus de 100 écoles à travers le pays. Les groupes de défense des droits humains estiment cependant que beaucoup de cas ne sont pas recensés.

Les enseignants iraniens sont descendus dans la rue pour protester contre les attaques au gaz visant les écolières. Par ailleurs, 20 éminents avocats et défenseurs iraniens des droits humains ont, dans une lettre commune, appelé l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’UNESCO et l’UNICEF à former un comité mixte indépendant pour enquêter sur la vague d’empoisonnement massif dont sont victimes les adolescentes.

Il n’existe actuellement pas de chiffres officiels sur l’ampleur totale de la vague d’empoisonnement. Les protestataires accusent le régime iranien de complaisance, sinon de complicité. Depuis septembre, l’Iran est secoué par de violentes manifestations contre la dictature des Mollahs. Le soulèvement a été déclenché par la mort de la Kurde Jîna Mahsa Amini en septembre. La jeune femme de 22 ans avait été battue à mort dans un commissariat après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour avoir enfreint le code vestimentaire.

Les premières manifestations avaient eu lieu le 17 septembre, lors de l’enterrement d’Amini à Seqiz (Saqqez), la ville natale de la défunte au Rojhilat (Kurdistan oriental). Le régime a brutalement réprimé le mouvement de révolte. Selon les organisations de défense des droits humains, au moins 500 manifestants ont été tués par les forces du régime, dont plus de 70 mineurs. Par ailleurs, près de 20.000 personnes ont été arrêtées.