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Après la France, l’Allemagne se prépare à interdire le mouvement ultranationaliste turc des Loups gris (Bozkurt). Deux propositions de loi concernant la formation paramilitaire turque doivent être discutées ce mercredi 18 novembre au Parlement allemand.
Après avoir gardé le silence pendant des années contre les ultranationalistes turcs pro-AKP-MHP (coalition islamo-fasciste au pouvoir en Turquie), les pays européens commencent à prendre des mesures pour interdire ces groupes. Emboitant le pas à la France qui a récemment décidé d’interdire les Loups gris après une série de manifestations violentes anti-arméniennes à Lyon et Dijon, l’Allemagne qui abrite la plus grande communauté turque en Europe s’apprête aujourd’hui à prendre une première mesure à cet égard.
Deux propositions de loi ont été soumises au parlement fédéral allemand pour interdire les activités du groupe turc d’extrême-droite et d’associations affiliées. La première a été préparée par le parti de gauche (Die Linke) et la seconde par les partis composant la coalition gouvernementale, à savoir l’Union chrétienne (CDU/CSU) et le Parti social-démocrate (SPD). Cette seconde proposition est soutenue par le Parti des Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP). Selon les informations obtenues de sources proches du Parti de gauche, il se pourrait que les deux textes soient fusionnés.
La proposition du Parti de gauche, qui tente depuis des années de faire interdire les associations et organisations nationalistes turques, exige que des mesures plus radicales soient prises contre ces groupes. Le texte soutient que l’idéologie des Loups gris est contraire aux valeurs de l’humanité, et que les membres de ce mouvement sont des racistes visant le peuple kurde et d’autres groupes ethniques et religieux vivant en Turquie.
LE PARTI DE GAUCHE FAVORABLE À UNE INTERDICTION RADICALE
La proposition du Parti de gauche, qui comprend 8 articles, insiste sur l’interdiction des symboles, des associations et des activités en rapport avec les Loups gris. En outre, le texte qui souligne la nécessité d’être solidaire des personnes et des institutions menacées par les extrémistes turcs, propose que les membres du groupe soient poursuivis et jugés.
La proposition des partis formant la coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel vise également à ce que des mesures sérieuses soient prises contre les groupes nationalistes turcs, en particulier contre l’ADÜTDF, la branche allemande du Parti d’action nationaliste turc (MHP, ultranationaliste) et l’ATIB (Association européenne de la culture turco-islamique).
AU MOINS 10 000 NATIONALISTES TURCS DANGEREUX EN ALLEMAGNE
Le mouvement nationaliste turc en Allemagne est organisé sous l’égide l’ADÜTDF qui compte 170 associations membres. Selon le service de renseignement allemand, ces associations comptent au moins 10 000 membres considérés comme représentant un danger pour la sécurité intérieure du pays.
À partir des années 1980, les nationalistes turcs ont été impliqués dans de nombreux attentats, meurtres et provocations, en particulier contre les Kurdes. Après l’arrivée au pouvoir en Turquie de la coalition AKP-MHP qui s’est efforcée d’exacerber les sentiments nationalistes et islamistes, le mouvement des Loups gris a acquis plus de poids en Allemagne, un développement allant de pair avec l’augmentation des actes violents perpétrés par ses membres.
Cependant, la première réaction sérieuse contre le Mouvement des Loups gris, également connu sous le nom d’Ülkücüler en turc, responsable de violences contre les Kurdes en Autriche, puis contre les Arméniens en France au cours des derniers mois, est venue de Paris début novembre. Alors que le gouvernement français a banni officiellement les Loups gris, les autres pays européens devraient prendre des mesures similaires.