Les Forces démocratiques syriennes ont appelé la communauté internationale à créer un tribunal international pour poursuivre les terroristes de l’EI. Un tel tribunal pourrait être la solution pour arrêter la résurgence du groupe.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS) se sont une nouvelle fois prononcées en faveur de la création d’un tribunal international spécial pour poursuivre les membres du groupe terroriste État islamique (EI). « La solution à la question des prisonniers de l’EI dans le nord et l’est de la Syrie est essentielle pour empêcher la résurgence de l’organisation et la priver de ses outils de propagande, de recrutement de nouveaux terroristes et de prévention d’attaques terroristes par le biais de cellules dormantes », ont déclaré les FDS dimanche.
FSD : Les victimes ont besoin de justice
« Il n’existe aucune possibilité légale de poursuivre les terroristes étrangers dans le nord et l’est de la Syrie. Grâce à des procès sous l’égide d’un tribunal international dans la région autonome, les djihadistes de l’EI seraient tenus pour responsables et jugés là où ils ont commis leurs crimes », ont déclaré les FDS. De cette manière, des procès équitables pourraient être organisés conformément au droit international et aux traités relatifs aux droits de l’homme. Les FDS ont également averti que les victimes du groupe terroriste ne feraient l’expérience d’une réévaluation et d’une justice que par le biais d’un tel tribunal spécial. Depuis la prise du dernier bastion de l’EI à Baghoz, dans l’est de la Syrie, au printemps 2019, et l’arrestation de milliers de partisans de l’EI, les FDS et les autorités de l’administration autonome font campagne pour la création d’un tribunal, comme cela a été le cas pour ceux du génocide au Rwanda et lors des crimes commis pendant la guerre civile en ex-Yougoslavie. La communauté internationale est cependant hésitante – et cela pourrait avoir des conséquences fatales.
La réorganisation se poursuit dans les centres d’accueil
Dans le camp d’accueil et d’internement de Hol, près de Hesekê, qui est considéré comme un foyer de l’organisation terrorisée EI, la radicalisation se poursuit et les hiérarchies de l’ancien califat sont toujours en place. Plus de 60 000 personnes vivent dans le camp, dont environ la moitié sont des membres de l’EI. Les FDS ont mené plusieurs opérations de sécurité et perquisitions dans le camp d’Al Hol au cours des dernières semaines et des derniers mois, car les meurtres de ceux qui n’obéissent pas aux règles de l’EI y sont répétés. Des centaines de djihadistes et de membres de cellules ont été arrêtés, et le nombre de meurtres a considérablement diminué grâce à ces détentions. La réorganisation dans le camp est principalement effectuée par des partisans étrangers d’EI. Celles-ci transmettent l’idéologie extrémiste de la milice terroriste aux mineurs dans des classes organisées. Le degré de radicalisation des enfants est déjà dangereusement élevé. Les « combattants » eux-mêmes, environ 10 000, sont détenus séparément dans des centres de détention.
Le tribunal spécial de l’ONU pour le génocide de Shengal a échoué en raison de l’opposition de la Russie et de la Chine
À Shengal aussi, un tribunal international contre les terroristes de l’EI a été réclamé à plusieurs reprises afin de traduire en justice les responsables du génocide commis en août 2014 contre le peuple Yézidi. Cependant, comme les puissances mondiales manquent de volonté politique, un tel tribunal spécial n’a pas encore vu le jour non plus pour les victimes de Shengal. La Cour pénale internationale ne peut pas enquêter car l’Irak, comme la Syrie, les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde et la Turquie, fait partie des pays qui n’ont pas ratifié le statut fondateur de la Cour. Pour pouvoir inculper les criminels présumés de l’EI à La Haye, il faut de toute façon une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Jusqu’à présent, celle-ci a échoué en raison de la résistance de la Russie et de la Chine. En Allemagne, certains membres de l’EI ont comparu devant un tribunal en vertu du principe du droit international inscrit dans le Code pénal international.