Les élections municipales qui se tiennent aujourd’hui en Turquie et au Kurdistan sont marquées par des incidents qui soulèvent de sérieuses inquiétudes concernant l’intégrité du processus électoral.
Dans le district de Tatvan, une situation alarmante a été rapportée : quarante-cinq soldats, en tenue militaire et armés, ont été observés votant à l’école technique et professionnelle Karşıyaka Mesleki ve Teknik Anadolu Lisesi. Ces soldats, provenant de la localité de Reşadiye, étaient inscrits sur les listes électorales. Leur présence armée a créé une atmosphère d’intimidation, dénoncée par les observateurs du Parti de l’Égalité et de la Démocratie des Peuples (DEM Parti).
Au Vakıfbank Ortaokulu, situé dans le quartier Hidayet, plus de vingt soldats en uniforme ont également été vus votant, contrevenant aux normes civiles électorales.
Parallèlement, Hazal Aras, la co-candidate à la mairie d’Ağrı pour le DEM Parti, a exprimé sa préoccupation face à la forte présence militaire et policière dans les bureaux de vote de la ville, appelant la population à braver l’intimidation et à exprimer sa volonté. Aras a déclaré : « Ağrı semble être sous occupation. Des milliers de soldats et de policiers ont été amenés ici pour voter. Nous invitons notre peuple à aller aux urnes et à défendre sa volonté. »
Dans un autre incident, Veysi Şahin, candidat à la mairie de Midyat pour l’AKP, a été accusé d’agression envers un responsable de bureau de vote du Parti Démocrate à Mardin. La victime a dû être hospitalisée et un rapport officiel a été déposé.
En outre, dans la région de Van, un gouverneur par intérim a empêché 180 employés municipaux de voter en les désignant comme responsables électoraux dans une zone hors de leur circonscription électorale, une mesure illégale privant ces individus de leur droit de vote.
Ces incidents témoignent d’une tension significative et de tentatives apparentes de manipulation du processus électoral, soulignant la nécessité de surveillance et de réformes pour garantir des élections libres et justes. La situation en Turquie et au Kurdistan continue de susciter une préoccupation internationale croissante quant au respect des droits démocratiques et de la libre expression du choix populaire.