Aujourd’hui en Turquie et au Kurdistan, les résultats préliminaires des élections municipales révèlent un changement politique significatif. Le Parti pour la Justice et le Développement (AKP) et son allié, le Parti d’Action Nationaliste (MHP), ont connu un net recul à l’échelle nationale. Même les médias affiliés à l’AKP-MHP n’ont pas pu occulter cette défaite, malgré les diverses tentatives d’influencer le scrutin.

Le Parti de l’Égalité et de la Démocratie (DEM Parti), quant à lui, s’est imposé en tête dans 11 provinces, notamment à Mêrdîn, Amed, Wan, Colemêrg, Agirî, Bedlîs, Sêrt, Êlih, Dêrsim, Îdir et Mûş. Des compétitions serrées ont eu lieu dans les villes de Şirnex, Qers et Çewlîg, où le DEM Parti est en lice directe avec l’AKP, malgré le transfert massif de militaires et de policiers pour influencer le vote.

À Amed, suite à l’avance du DEM Parti dans les votes, la population a commencé à célébrer devant le siège local du parti. Les festivités, animées par des tambours et des chansons, marquent la volonté populaire de se défaire des administrateurs nommés par le gouvernement dans la région du Kurdistan.

Dans la province de Dersim, les candidats du DEM Parti, Birsen Orhan et Cevdet Konak, ont remporté la majorité des voix avec 6 453 votes, devançant le CHP qui a obtenu 5 262 voix.

Sırrı Sakık, député du DEM Parti pour Agirî, a exprimé sa gratitude envers les habitants d’Ağrı via les réseaux sociaux, soulignant que cette victoire appartient à tout le peuple d’Ağrı.

Face aux risques de fraude électorale, les coprésidents du DEM Parti, Tuncer Bakırhan et Tülay Hatimoğulları, ont appelé à la vigilance, en particulier en ce qui concerne la surveillance des urnes et le suivi des procédures de comptage et de transmission des résultats aux commissions électorales locales. Ils ont insisté sur la nécessité de rester alertes à toute tentative de manipulation pendant le transfert des urnes et lors de l’enregistrement des résultats dans le système de la Commission Électorale Suprême (YSK).

Ces élections municipales témoignent d’un tournant politique en Turquie et au Kurdistan, où les électeurs ont clairement exprimé leur volonté de changement et de défense de leur autonomie démocratique.