Dans le nord et l'est de la Syrie, on compte 15 camps abritant près d'un million et demi de réfugiés et de déplacés.
Le camp d'Al-Hol, le plus grand du nord de la Syrie, abrite près de 60 000 personnes, dont beaucoup de familles de l'EI

Dans le nord et l’est de la Syrie, on compte 15 camps abritant près d’un million et demi de réfugiés et de déplacés.

Il y a environ un million et demi de réfugiés et de déplacés dans les régions du nord et de l’est de la Syrie, majoritairement dans le canton de Hassakê. Les besoins et la sécurité de ces réfugiés sont principalement assurés par le Comité des affaires sociales de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES).

Malgré la présence dans la région de quelque 100 organisations internationales, celles-ci ne fournissent qu’une aide limitée et temporaire aux réfugiés. L’aide la plus importante est destinée au camp d’Al-Hol qui abrite des milliers de membres de l’État islamique (EI) et leurs proches. Les organisations internationales fournissent une aide limitée aux déplacés d’Afrin, Serêkaniyê et Girê Spî, qui ont dû migrer en raison des invasions militaires turques.

400 000 personnes déplacées suite à l’invasion d’Afrin par la Turquie

Suite à l’opération d’invasion lancée par l’armée turque en janvier 2018 sur Afrin, plus de 400 000 personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour chercher refuge dans des régions voisines. Celles qui sont installées dans les zones non occupées d’Afrin et dans le canton limitrophe de Shehba sont exposées aux attaques permanentes de l’armée turque et de ses mercenaires alliés.

Nouvelle vague de migration à partir d’octobre 2019

Le 9 octobre 2019, la Turquie a lancé une nouvelle opération d’invasion contre les régions du nord et de l’est de la Syrie, jetant sur les routes de l’exil près de 500 000 habitants des zones de Serêkaniyê (Ras al-Aïn), Girê Spî (Tall Abyad), Tall Tamr et Zirgan. Les déplacés ont été accueillis d’abord dans près de 80 écoles, principalement dans le canton de Hassakê, avant d’être installés dans trois camps construits par l’administration autonome.

15 Camps pour des centaines de milliers de réfugiés

Il existe 15 grands camps de réfugiés, ainsi que des dizaines de petits camps, dans les régions du nord et de l’est de la Syrie. Des centaines de milliers de réfugiés y sont hébergés.

La plupart des réfugiés et des déplacés se trouvent dans la région de Jazira qui comprend 6 camps, y compris des camps abritant des familles de djihadistes de l’EI.

Le camp d’Al-Hol

Situé à 45 km à l’est de Hassakê, le camp d’Al-Hol a été créé en 1991 par le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR). Le camp qui a d’abord accueilli les réfugiés irakiens fuyant la guerre du Golfe, a été utilisé à nouveau après l’intervention américaine en Irak en 2003.

Après l’invasion de la région par l’EI, le camp a été utilisé comme centre par les djihadistes. Libéré par les Forces démocratiques syriennes (FDS) en octobre 2015, la structure est depuis lors sous le contrôle de l’administration autonome.

Abritant les familles des mercenaires de l’EI, Al-Hol est connu comme le camp le plus dangereux de la région. Il compte plus de 60 000 personnes, dont 8 519 membres des familles de djihadistes, 30 738 réfugiés irakiens (8 256 familles) et 21 324 réfugiés internes (5 684 familles) originaires de différentes régions de Syrie.

Le camp de Roj

Le camp de Roj, dans la ville de Dêrîk, a été créé le 24 juin 2015 pour les familles des djihadistes de l’EI. Il abrite au total 2 681 proches de l’EI, pour la plupart originaires de pays européens, mais aussi des Irakiens et des Syriens.

Le camp de Washokani

Situé dans la région de Hassakê, le camp de Washokani a été créé par l’AANES pour accueillir les déplacés de Serêkaniyê, après l’invasion de la ville par la Turquie en octobre 2019. Aujourd’hui, la structure abrite près de 14 714 personnes (2 373 familles) originaires de Serêkaniyê, Tall Tamr et Zirgan.

Le camp de Serêkaniyê

Le camp de Serêkaniyê, situé à l’est de Hesekê, a été créé par l’AANES en août 2020 pour accueillir les déplacés de Serêkaniyê qui avaient d’abord été installés dans des écoles. Il comprend 11 135 personnes (2 160 familles).

Le camp de Newroz

Le camp Newroz, dans la ville de Dêrîk, a été créé en 2014 pour les réfugiés de Shengal ayant fui les massacres de l’EI. Après que le retour de ceux-ci sur leurs terres, le camp accueilli les déplacés de Serêkaniyê et de Girê Spî. Actuellement, 1 616 personnes (258 familles) y résident.

Le camp d’Erîşa

Dans le camp d’Erîşa, qui est l’un des plus anciens, se trouvent les personnes qui ont fui les zones contrôlées par le régime syrien, principalement Deir ez-Zor, soit 14 073 personnes (2 815 familles).

Camps à Raqqa, Tabqa et Manbij

Il existe également cinq camps dans les régions de Raqqa, Tabqa et Manbij, dans le nord et l’est de la Syrie. En dehors de ces camps, il existe des dizaines d’autres petits camps non officiels dans la région.

camp de Girê Spî (camp de Til Semin)

Composé de 3 754 personnes (735 familles), le camp a été créé dans la ville de Raqqa pour les personnes originaires de Girê Spî et de ses villages occupés par la Turquie à partir de novembre 2019.

Camp d’Al Mahmudi

Composé de 8 501 personnes (1 770 familles), ce camp situé dans la région de Tabqa a été créé pour les réfugiés fuyant les régions d’Alep, de Hama, de Homs et de Deir ez-Zor contrôlées par le régime syrien.

Ancien camp de Manbij Est

Il abrite 1875 migrants (384 familles) ayant fui la guerre dans les zones contrôlées par le régime à l’est d’Alep.

Nouveau camp de Manbij Est

Les immigrés d’Alep et de ses environs séjournent dans ce camp comprenant 3 337 personnes (606 familles).

Camps à Shehba et Afrin

Avec l’occupation d’Afrin par la Turquie en 2018, plus de 400 000 civils ont dû quitter leur foyer. La majorité vit aujourd’hui dans le canton limitrophe de Shehba et dans 5 camps situés dans le district de Sherawa, à Afrin.

Camp d’Aïn Issa

Ce camp a été créé en avril 2016 au nord-ouest d’Aïn Issa pour les réfugiés en provenance de Raqqa. À partir de juillet 2018, il a également accueilli les familles de l’EI venues des régions de Deir ez-Zor et de Baghoz. Aujourd’hui, sa population s’élève à plus de 9 000 personnes.

Lors des attaques d’invasion lancées par la Turquie contre les régions du nord et de l’est de la Syrie le 9 octobre 2019, la prison où étaient détenus les djihadistes de L’EI et le camp d’Aïn Issa, où se trouvaient la plupart des familles de l’EI, ont été visés par l’armée turque, ce qui a entraîné la fuite d’au moins 750 djihadistes avec leurs familles vers la Turquie.

Le camp de Jadidat Al Humir

Ce camp, situé à 26 kilomètres au sud de Manbij, a été créé le 1er avril 2020 pour les personnes ayant fui la guerre à Idlib. Le camp qui abritait 25 familles a été fermé le 1er juillet 2020, après le retour des migrants sur leurs terres.

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