L’équipe juridique du leader kurde emprisonné Abdullah Öcalan a indiqué avoir déposé une nouvelle demande de visite auprès du procureur général de Bursa et de la direction pénitentiaire de la prison d’Imrali. La dernière visite des avocats dans la prison insulaire remonte à plus de trois ans.
Les avocats du cabinet juridique Asrin chargé de la défense du dirigeant kurde Abdullah Öcalan ont déposé une nouvelle demande auprès du ministère public de Bursa afin de rendre visite à leur client emprisonné depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali. Depuis plus de trois ans, les demandes de visite hebdomadaires des avocats sont systématiquement rejetées par les autorités turques.
La dernière rencontre d’Öcalan avec ses avocats remonte au 7 août 2019. Il s’agissait de la dernière d’une série de cinq visites autorisées entre mai et août 2019, après 8 ans d’interdiction.
Depuis, toutes les demande de visite des avocats ont été rejetées, soit implicitement, soit sur le fondement de peines disciplinaires dont, d’ailleurs, les avocats n’avaient pas été préalablement informés.
Le 14 mars 2021, des rumeurs se sont répandues sur les réseaux sociaux selon lesquelles Öcalan était mort en prison, ce qui a suscité des mouvements de protestation dans le monde entier. Suite aux manifestations de grande ampleur exigeant des nouvelles du leader kurde, les autorités turques ont autorisé une courte conversation telephonique entre Öcalan et son frère, le 25 mars suivant, soit près d’un an après un précédent contact téléphonique.
La conversation téléphonique, qui avait lieu sous la supervision du bureau du procureur général d’Urfa, a été brusquement interrompue au bout de quelques minutes. Il en a été de même pour l’échange téléphonique qui a eu lieu le même jour entre un autre détenu d’Imrali, Hamili Yıldırım, et sa famille.
Les avocats d’Öcalan sont régulièrement confrontés à des poursuites pénales. Une enquête ouverte en 2012 contre plusieurs d’entre eux – Rezan Sarıca, Ali Maden, Baran Doğan, Cengiz Yürekli, İnan Akmeşe, Mahmut Taşçı et Mehmet Selim Okçuoğlu a été récemment reprise par le parquet d’Istanbul. Dans le réquisitoire qui vient d’être accepté par la cour pénale d’Istanbul, les avocats sont accusés d’ « appartenance à une organisation terroriste ». Les rares entretiens qu’ils ont eu avec leur client sont retenus comme éléments à charge, de même que les déclarations qu’ils ont faites à la presse pour dénoncer l’isolement carcéral.