Le 12 mars 2004, un soulèvement éclatait à Qamishlo, semant les graines de la révolution du Rojava. La répression des manifestations par le régime syrien faisait au moins 34 morts.
« Avec l’esprit du soulèvement du 12 mars 2004, nous vaincrons l’occupation et imposerons la volonté des peuples. » Tel était le slogan de la cérémonie en hommage aux victimes du soulèvement de Qamishlo, dont c’était aujourd’hui le dix-neuvième anniversaire. Survenu au premier anniversaire de la chute du dictateur irakien Saddam Hussein et dans un contexte de rapprochement entre la Turquie et la Syrie, le Serhildan (soulèvement en kurde) de Qamishlo est considéré comme la première révolte de masse au Rojava.
La commémoration organisée dans le stade de la ville de Qamishlo par l’Administration autonome démocratique de la région de Cizîr (Jazira) et le Conseil civil de Deir ez-Zor a commencé par un discours de Remziye Mihemed, porte-parole de l’organisation faîtière du mouvement des femmes Kongra Star.
Décrivant le soulèvement comme un événement précurseur de la révolution du Rojava, Remziye Mihemed a déclaré que les troubles et les conflits ethniques provoqués par le régime de Damas avaient entraîné la mort de dizaines de citoyens, ainsi que des centaines de blessés, l’arrestation de milliers de personnes et la fuite d’une partie de la population locale vers l’étranger en raison de la répression et des atrocités du régime Baas.
« Le vent de révolte parti de Qamishlo a embrasé tous les peuples de Syrie. Il a conduit à terme à l’émergence d’un nouveau processus permettant au peuple kurde de s’opposer au régime Baas », a-t-elle ajouté.
Mme Mihemed a souligné par ailleurs que le soulèvement de 2004 était à l’origine de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî » [Femme, Vie, Liberté] au Rojava et au Rojhilat (Kurdistan iranien), qui inspire et encourage tant de peuples dans le monde aujourd’hui.