Le vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique des peuples (HDP), Saruhan Oluç, a tenu une conférence de presse au Parlement turc lundi et a appelé les partis d'opposition turcs à voter contre la prolongation du mandat des opérations transfrontalières.
Saruhan Oluç, vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique des peuples (HDP).

Le vice-président du groupe parlementaire du Parti démocratique des peuples (HDP), Saruhan Oluç, a tenu une conférence de presse au Parlement turc lundi et a appelé les partis d’opposition turcs à voter contre la prolongation du mandat des opérations transfrontalières.

« La politique étrangère de la Turquie est confrontée à des échecs dans tous les sens du terme. Nous avons dit que la politique officielle concernant la Méditerranée orientale est mauvaise ; nous avons besoin de diplomatie, pas d’opérations militaires. Nous avons dit que les politiques concernant la mer Égée et la Libye sont mauvaises », indique M. Oluç. 

Et d’ajouter : « Confronter les alliés occidentaux est une erreur ; la diplomatie est nécessaire. Nous avons dit qu’il n’y avait pas besoin de mots durs, de polarisation ou d’escalade. Il s’est avéré que toutes les politiques poursuivies par le gouvernement sont mauvaises. Le gouvernement s’est progressivement éloigné de toutes ces politiques. La dernière question des ambassadeurs en est un bon exemple ». 

Le vice président du groupe parlementaire du HDP indique que le nouveau mandat transfrontalier qui sera débattu mardi au parlement est un autre exemple de même nature et poursuit sa déclaration :« Le projet de loi qui demande d’étendre la présence militaire de la Turquie dans les pays étrangers a été prolongé 6 fois jusqu’à présent. Il a été prolongé d’un an dans chaque cas. Maintenant, deux années supplémentaires ont été demandées. Pourquoi ? Ce gouvernement pense-t-il que le parlement ne pourra pas se réunir avant octobre 2023 ? Une atmosphère électorale se développe. Le gouvernement manque-t-il de confiance en lui pour un an plus tard ? N’est-il pas capable de prévoir son avenir ? Est-ce parce qu’il pense qu’il ne pourra pas obtenir le soutien même de ses propres députés, alors il veut avoir deux ans d’avance ?. Au lieu de chercher des réponses à ces questions, les partis d’opposition semblent être prêts à dire oui à la demande du gouvernement d’une prolongation de deux ans. Les partis d’opposition turcs ouvrent une porte aux politiques de guerre du gouvernement ».

« Rappelons-le une fois de plus : ce projet ouvrira la voie à de nouveaux rapports de la Commission européenne affirmant qu’il n’y a plus de droit, de justice et de démocratie en Turquie, et que des concepts envahissants sont apparus dans la politique étrangère. Le nouveau mandat signifie un accord aux guerres par procuration en Syrie. Il signifie un accord aux restes d’Al-Qaïda et de l’Etat islamique (EI). Cela signifie que l’EI et ses semblables se promènent comme bon leur semble dans ce pays. »

M. Saruhan Oluç indique que la Turquie doit améliorer ses relations avec tous ses voisins sur le plan économique, diplomatique et culturel et conclut sa déclaration en faisant appel aux partis d’opposition turcs : « Nous voulons que la guerre de dix ans en Syrie soit résolue par des méthodes démocratiques respectant l’intégrité territoriale du pays. Le moyen d’y parvenir est la diplomatie et la négociation, mais pas un mandat de guerre, les guerres par procuration et les opérations démographiques sur les terres syriennes. Nous voterons contre le mandat. Nous expliquerons nos raisons sur cette question lors de la session à l’Assemblée. »