Les coprésidents du HDP, Pervin Buldan et Mithat Sancar, condamnent les attaques racistes contre l’équipe de football kurde Amedspor à Bursa
Un joueur de l'équipe kurde d'Amedspor au sol après avoir été blessé par un projectile lancé depuis les gradins occupés par les supporters de Bursaspor. Les violences racistes contre les joueurs d'Amedspor et leurs supporters se sont déroulées tout le long du match dimanche à Bursa

Les coprésidents du HDP, Pervin Buldan et Mithat Sancar, ont publié une déclaration condamnant les attaques racistes perpétrées dimanche contre les joueurs et les supporters de l’équipe de football kurde Amedspor à Bursa.

« Nous voyons depuis hier des images de lynchage organisé contre Amedspor à Bursa. Tout d’abord, nous transmettons nos voeux de rétablissement à toutes les personnes qui ont été victimes de ce fascisme et de ce lynchage insoutenables. Nous tenons à leur dire que nous sommes à leurs côtés », ont déclaré dimanche les coprésidents du Parti démocratique des Peuples (HDP) dans un communiqué publié à la suite des nombreuses violence raciales qui ont émaillé la rencontre entre les équipes de football de Diyarbakir et de Bursa. 

« Les attaques ont commencé samedi soir par des chants racistes, en présence des forces de l’ordre, devant l’hôtel où se trouvaient les joueurs d’Amedspor, et se sont poursuivies toute la journée du lendemain. Comme si les slogans et les injures racistes ne suffisaient pas, des images représentant les escadrons de la mort du JİTEM [formation clandestine de la gendarmerie turque responsable de milliers d’exécutions et de disparitions forcées dans les régions kurdes au cours des années 90] ont été déployées dans le stade par des ‘supporters’ de Bursa sport. Il y avait sur une des banderoles l’image de la voiture blanche de marque Toros utilisée à l’époque dans les enlèvements et les meurtres de civils kurdes », poursuit le communiqué.

Estimant que « ce climat de racisme, de fascisme et de haine n’est pas le projet d’une poignée de hooligans », les représentants du HDP ont pointé la responsabilité de la Fédération turque de football, qui a autorisé le déroulement du match, ainsi que la complaisance du gouverneur et de la police qui ont laissé libre cours aux actions de violence et de lynchage. En conséquence, le HDP a appelé à la démission des responsables.

« Ce climat de haine et de chauvinisme nationaliste est l’élément vital du pouvoir et du régime actuel, ajoute le communiqué. C’est le seul environnement qu’ils désirent. Nous condamnons fermement cette tentative de para-militarisation de l’ensemble de la société. »

Et les dirigeants du HDP de conclure: « Nous appelons la population au bon sens: Ne permettons pas que cet environnement de racisme et de fascisme organisés devienne la norme. Opposons-nous ensemble à ces politiques et pratiques fascistes. »